La mort de Nelson Mandela ouvre les vannes d'un exceptionnel lâcher de ballons d'hypocrisie et de gaz lacrymogène mêlé, de la part de gens dont l'éthique et les comportements ne cadrent en rien avec les valeurs, l’œuvre et les enseignements de l'illustre disparu. Cette frénésie de louanges est encore plus flagrante mais surtout plus qu’ailleurs désespérante en Afrique où la plupart des dirigeants se montrent aveugles et sourds à l'exemple de vertu politique et morale institué et incarné par Nelson Mandela. Ainsi pour ne citer qu'un ou deux cas des plus outrageants et des plus proches de nous, on a pu entendre M. Yayi Boni louer le sens du pardon de Nelson Mandela ! Mais qu'a-t-il fait de ce sens--Ô sombre hypocrisie--lui qui en toute illégalité retient en prison ou pourchasse depuis des mois un certain nombre de ses compatriotes accusés de façon douteuse d'attenter à sa vie ou à sa longévité politique ? Yayi Boni loue aussi le sens de justice de Nelson Mandela et sa stature d'homme d'État exceptionnel proche de son peuple. Et pourquoi n'en tire-t-il pas leçon lui qui vole les élections, usurpe le pouvoir, ruine une Lépi censée être un outil de développement ? Ou bien pense-t-il que la proximité du peuple consiste à dévoyer le rôle des artistes, et à utiliser l'argent public pour les corrompre à chanter sa gloire ?
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La proximité du peuple consiste-t-il à l’endormir, l'emberlificoter pendant qu'on multiplie les coups bas et les forfaits pour se perpétuer au pouvoir ? De même, et sans vouloir épuiser la liste de ces lâcheurs africains de ballons d'hypocrisie et de gaz lacrymogène mêlé, citons aussi le cas de l'ancien président du Nigéria M. Obasanjo qui y est allé de son petit couplet en disant que l'exemple de Mandela doit inspirer les Africains. Ah, quelle mielleuse considération posthume de la part d'un homme qui, entre autres bassesses et forfaits, a remué ciel et terre pour se perpétuer au pouvoir et qui n'a échoué que de justesse face à la détermination du peuple du Nigéria ! Si les dirigeants Africains pour la plupart usurpateurs, pouvaient rougir, la vie comme la mort de Nelson Mandela devrait être pour eux une occasion de se terrer et de fermer leurs gueules ! Aminou Balogoun
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En effet! Pendant les longues années où Mandela était en prison, Presque tous les pays de l'Afrique étaient indépendants et dirigés par des fils du continent...et pourtant du haut de leurs piédestaux pendant les foires de l'OCAM, puis de l'OUA, nos présidents réunis n'ont pas pu accélérer le cours de l'histoire pour faire plier le régime de l'apartheid...Comment le pourraient-ils alors que tous nos gestes restent dictés par les maîtres de toujours...Et qu'eux mêmes ne sont venus au pouvoir que pour eux-mêmes...
Rédigé par : Thomas Coffi | 08 décembre 2013 à 11:06