Salué comme l'une des démocraties prometteuses de l’Afrique de l'Ouest, le Bénin a viré sans crier gare à la dictature brutale sous le régime de Yayi Boni. Le vendredi dernier , 27 Décembre 2013, tous les principaux dirigeants syndicaux du pays avaient appelé à une manifestation censée dénoncer, entre autres, l'augmentation de la corruption, l'échec du gouvernement à organiser des élections locales à bonnes dates, la hausse du coût de la vie, les tentatives d’assassinat des notables et dirigeants de la société civile, la mauvaise performance économique du pays et surtout les résultats frauduleux des concours de recrutement qui ont été avalisés par Yayi Boni. Le Bénin est confronté à une crise politique depuis les élections présidentielles de mars 2011. L'opposition refuse de reconnaître Yayi Boni comme le vainqueur au premier tour selon la confirmation faite par la Cour constitutionnelle. Alors que l'opposition a appelé à un dialogue national, le gouvernement a persisté dans son refus de trouver un moyen de sortir de la crise. Au lieu de cela, Yayi Boni est à l'origine d'une escalade dans la crise, en tentant de modifier unilatéralement la Constitution qui interdit plus de deux mandats. Une autre dimension de la crise est liée à la plainte portée devant un tribunal français par le gouvernement du Bénin contre un riche homme d'affaires, Patrice Talon, ancien ami de Yayi Boni, afin de le faire extrader de France à Cotonou. Toutefois, le juge béninois Angelo Houssou a abandonné les charges contre Patrice Talon après avoir constaté que l'affaire n'avait pas de preuve pour soutenir les accusations de tentative d'empoisonnement de Yayi Boni et de coup d'Etat. Le 1er Décembre, le juge Angelo Houssou a fui vers les Etats-Unis où il a affirmé qu'il avait été menacé d'assassinat par le régime de Boni Yayi.
Les travailleurs et leurs dirigeants espéraient exprimer leur mécontentement au sujet de la détérioration de l'état du pays, mais la seule réponse qu'ils ont eue a été la force brutale de la police de Boni Yayi. Plus de 20 manifestants pacifiques ont été agressés par la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants. Beaucoup, y compris les dirigeants de syndicats, ont été grièvement blessés et ont été transportés à l'hôpital. Même au regard des normes africaines, cette brutalité est sans précédent.
amené et trad. par Binason Avèkes
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