Lundi 30 décembre 2013
BENIN : Tous les syndicats déclarent journée morte le mardi 31 décembre et appellent à une grève générale pour compter du 07 janvier 2014
DECLARATION LIMINAIRE
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Les Secrétaires Généraux des Centrales, Confédérations syndicales et Fédération ci-après : Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB), Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-BENIN), Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB), Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-BENIN), Centrale des Syndicats du Privé et de l’Informel du Bénin (CSPIB) et Fédération des Syndicats des Travailleurs en charge des Finances vous remercient pour avoir accepté de répondre promptement à cette conférence de presse.
Le peuple béninois et le monde entier grâce à vous ont pu suivre la marche pacifique que nous avons organisée le Vendredi 27 Décembre 2013, marche qui a été violemment réprimée dans le sang sur ordre du préfet de l’Atlantique et du littoral Placide AZANDE et exécutée par le commissaire central de Cotonou AGOSSADOU Pierre. L’indignation populaire s’est manifestée de diverses manières. Le fait que le Premier Magistrat, garant du respect de la Constitution qui consacre en son article 25 la reconnaissance et la garantie de la liberté d’aller et venir, liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation, jusqu’au moment où se tient cette conférence de presse n’ait pris aucune sanction contre les violateurs de ce droit, montre qu’il est complice de ce qui s’est passé et en est le principal commanditaire.
Mesdames et Messieurs les Journalistes,
Le motif de la marche du Vendredi 27 Décembre 2013 n’était rien d’autre que la protestation contre les violations flagrantes et quotidiennes des libertés élémentaires. Vous n’êtes pas sans savoir que dans le Bénin d’aujourd’hui, on assiste à des :
Interdictions systématiques de marches pacifiques des organisations qui ne partagent pas les mêmes opinions que le pouvoir de Thomas Boni YAYI ;
Interpellations et incarcérations arbitraires de citoyens considérés comme "opposants" au pouvoir ;
Fusillades des populations et des étudiants qui réclament leurs droits ;
Interdiction d’accès aux médias du service public ;
Retrait du droit de grève au corps de la douane ;
Défalcation sur salaires pour des grèves légitimes et légales ;
Disparitions de fonctionnaires (DANGNIVO Urbain) non encore élucidées, des assassinats crapuleux (Bernadette SOHOUNDJI AGBOSSOU, DJENONTIN Sébastien, El Hadj Koabi FAWAZ) ;
Tentatives d’assassinat (Président ONG ALCRER : ASSOGBA Martin) ;
Intimidations proférées contre les Secrétaires Généraux des Centrales, Confédérations, Fédérations, syndicats de base, organisations de la Société civile, journalistes, politiques, clergé catholique, etc, etc...
La répression de la marche du 27 Décembre 2013 en est une illustration et montre l’obstination du Président Thomas Boni YAYI a bâillonné les libertés démocratiques acquises dans notre pays au prix de hautes luttes (sit-in, marches, grèves, désobéissance civile, sacrifices suprêmes, tortures, exile, sévices corporelles, etc, etc...)
Cette obstination à réprimer les libertés a conduit le 27 décembre 2013 au résultat ci-après :
23 blessés dont 6 femmes. On compte parmi les blessés, les Secrétaires Généraux Paul Issè IKO, Dieudonné LOKOSSOU, Pascal TODJINOU, Noël CHADARE, Christophe DOVONON et le Secrétaire Général Adjoint de la CSTB KASSA Mampo, admis aux soins d’urgences au CNHU de Cotonou. D’autres blessés n’ont pu se faire enregistrer qu’aujourd’hui ;
Le refus aux sapeurs pompiers de venir sur les lieux pour secourir les blessés et les transporter au CNHU ;
Les radiographies faites aux blessés montrent qu’il y a des éclats métalliques non encore identifiés dans leurs corps.
Au regard des faits ci-dessus, il y a là manifestement la volonté de liquidation physique des responsables syndicaux, et autres manifestants.
Par cette répression d’une marche pacifique dont toutes les formalités ont été accomplies, le pouvoir crée l’insécurité dans le pays, force des citoyens à l’exil, réduit au silence le peuple dans le seul dessein, de poursuivre sa politique de gestion chaotique faite de pillage, de corruption, de népotisme, de destruction du secteur privé national au profit des étrangers, de validation des concours frauduleux, sans oublier le démantèlement de toutes nos valeurs religieuses et endogènes.
Face à cette indignation, à l’interpellation des travailleurs tant du secteur public que privé et des autres travailleurs de par le monde entier, les Secrétaires Généraux ci-dessus cités et toutes les organisations prenantes à la marche du 27 Décembre 2013,
appellent :
§ les travailleurs à la mobilisation générale pour une riposte à la hauteur de la forfaiture du 27 Décembre 2013 afin de sauver la démocratie en liquidation par le Président Thomas Boni YAYI.
Ainsi donc la journée du 31 Décembre 2013 est déclarée Journée Morte sur toute l’étendue du territoire national. Tous les travailleurs de tous les secteurs sont invités à observer ce mot d’ordre en restant chez eux.
Exigent :
§ le départ immédiat de la préfecture et le jugement du Préfet AZANDE Placide, violateur des libertés démocratiques et syndicales ;
§ le départ immédiat du commissariat central de Cotonou du commissaire AGOSSADOU Pierre et son jugement en tant que violateur des libertés démocratiques et syndicales et surtout violateur de l’article 19 de la constitution du 11 Décembre 1990.
Enfin, les Secrétaires Généraux invitent les travailleurs à une mobilisation générale, à des assemblées générales dans leurs secteurs pour une grève générale à partir du Mardi 07 Janvier 2014.
Cotonou, le Lundi 30 Décembre 2013
Ont signé
Les Secrétaires Généraux
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