Du Ghana au Bénin, ou de l’État de Droit à l’Homme-État
Voici une histoire qui, si elle était arrivée au Bénin, n’aurait pas amassé mousse. C’est l’histoire d’une Ministre qui avait des fantasmes d’Ali baba, et qui a été piégée. Rien que des fantasmes mais pas des faits avérés, mais mal lui en a pris. Alors qu’au Bénin, même avec des faits de corruption avérés, Monsieur Yayi fait la sourde oreille, privilégiant ses intérêts régionalistes à la justice nationale ou au bon fonctionnement d’un Etat de Droit. Tout le monde a encore en mémoire le forfait immonde des fraudes au concours du Ministère des Finances où la Ministre du Travail, Mme Kora Zaki, était impliquée. Mais le Ghana n’est pas le Bénin, et pour cause ! La vice ministre ghanéenne de la communication Victoria Hammah a été limogée après qu’un enregistrement de ses propos présumés laissait entendre qu'elle resterait en politique jusqu'à ce qu'elle se fasse une fortune de 1 million de dollars ( 600.000 €) . En Août, la jeune femme bombardée ministre a reconnu qu'il y avait beaucoup de pression sur elle pour voler de l'argent public parce que les gens pensaient qu’en tant que ministre, elle était riche. Elle avait décrit de telles exigences comme « odieuses », rapporte le site de nouvelles Ghanaweb . « Les politiciens corrompus sont le reflet d’une société corrompue ! » aurait-elle alors déclaré. Elle y critiquait également une autre vice-ministre, la traitant d’« insensée, de laide, et d’ égoïste " . |
Le Ministre de l'Information Mahama Ayariga n'a donné aucune raison pour le limogeage de Mme Hammah dans sa brève annonce. Mais ce limogeage intervient 24 heures après que la bande a contaminé les médias sociaux et a été jouée sur une station de radio locale. Cette histoire est assez emblématique de la différence entre le Ghana et le Bénin. Au Ghana, les Ministres sont sanctionnés sur la seule base de leurs fantasmes de corruption ; au Bénin, même les faits avérés de fraudes ou de corruption laissent notre chef d’état parfaitement de marbre, stoïque et méprisant à l’endroit du peuple, et de la société civile qui demandent justice, et en appellent au bon fonctionnement de l’état de droit. Dans un cas, il s’agit d’un état dont les dirigeants s’efforcent de lui faire mériter le nom d’état de droit, même imparfaitement, et dans l’autre cas, l’état est un homme, lui seul et son bon vouloir… Binason Avèkes |
C'est une analyse du Prof. Cossi Bio Ossè, qui mériterait d'être relu
Rédigé par : B.A. | 08 novembre 2013 à 22:22
Les hommes (Les femmes) africains viennent en politique (au pouvoir) pour voler écriviez-vous...C'est le moment de remontrer cet article...
Rédigé par : Thomas Coffi | 08 novembre 2013 à 22:05