Lorsque l’avion transportant le corps de l’ex-gouverneur de l’Etat d’Ondo feu Olusegun Kokumo Agagu s’écrasa peu après son décollage à Lagos faisant une quinzaine de morts, la rumeur courut que Gbenga, le fils de l’ancien président du Nigéria, Olusegun Obsanjo faisait partie des victimes.
Obasanjo était dans une séance photo avec des écoliers qui venaient de participer à un programme de formation en leadership pour les jeunes leaders, tenu à la Bibliothèque présidentielle Olusegun Obasanjo (OOPL), à Kuto Abeokuta lorsque la triste nouvelle est venue par un appel téléphonique. L'attention des journalistes couvrant l'événement a été attirée sur le changement soudain du visage de l'ancien président.
Au cours de la conversation avec son interlocuteur, qui a duré quelques secondes, M. Obasanjo, qui était apparemment sous le choc, a demandé à son interlocuteur en yoruba « Gbenga wo ? O wa ni Abuja !» (qui signifie littéralement quel Gbenga ? Il est à Abuja) La conversation téléphonique fut brève. Aussitôt après, Obasanjo avait des frissons et tremblait mais malgré ces signes de désarroi, il a été au bout de la séance photo avant de s’éclipser tout groggy au bras du Président du centre.
Obasanjo apprendra plus tard que Gbenga son fils était bien vivant et n’avait rien eu à voir avec cet accident. Mais qui donc a voulu créer des sueurs froides à l’ancien président ? Cet effroi, et le choc que la nouvelle a causés à l’ancien président étaient somme toute une réaction normale de père… A ceci près que ce fils Gbenga, qui est l’ainé d’Obasanjo, n’était pas en odeur de sainteté avec son père. Gbenga, qui s’était marié en grandes pompes en 2000 à la ravissante et non moins sulfureuse Moji n’avait-il pas accusé son père, Olusegun Obasanjo d’avoir des relations sexuelles avec sa dulcinée ? Raison pour laquelle le couple se sépara dès 2004 et divorça à grands fracas médiatique en 2007.
L’affidavit présenté par l’avocat de Gbenga pour étayer da plainte de divorce éclaire succinctement sur les dessous graveleux et passablement déjantés de cette relation familiale. Selon l'affidavit signé au nom de Gbenga Obasanjo par son avocat, «le requérant ( Gbenga ) affirme que quand ils étaient sous le même toit, la défenderesse (Moji) s’était confiée à lui sur le fait qu'elle avait été abusée sexuellement et souillée par son père, Otounba Alex Onabanjo à plusieurs reprises. " Le pétitionnaire affirme que c'était sa tentative de mettre vigoureusement un terme à ces actes ignobles de la part de son beau-père, Alex Otounba Onabanjo, qui a conduit à la rupture totale des relations entre lui-même et Otounba Onabanjo. «Le requérant déclare en outre qu'il sait pertinemment que la défenderesse a commis l'adultère et a eu une relation sexuelle intime avec son propre père, le général Olusegun Obasanjo, en vue d'obtenir des contrats du gouvernement. " Le pétitionnaire affirme que la défenderesse a également obtenu des récompenses pour ses actes adultères sous la forme de plusieurs contrats pétroliers avec la NNPC de son père , le général Olusegun Obasanjo, dans la gestion de la chaîne d' approvisionnement et la gestion de projet attribuées à sa société Bowen et Brown. «Le requérant soutient que des relations sexuelles sordides de la défenderesse avec son propre père, Otounba Alex Onabanjo et son père le général Olusegun Obasanjo, qui lui ont causé une grande souffrance et un traumatisme psychologique sont la principale raison de l'échec de son mariage avec la défenderesse. " Le pétitionnaire affirme que la défenderesse alors mariée avec lui a également commis l'adultère avec un certain M. Olumide Ogunlesi. " Le pétitionnaire affirme que la défenderesse a sans vergogne continué ses escapades sexuelles sans aucun égard à l'effet psychologique de la souffrance qu’elles lui causent. " Gbenga a en outre déclaré dans l'affidavit que la paternité des deux enfants qui sont le produit de son mariage avec Moji a été mise en doute, compte tenu des allégations de relations sexuelles multiples qu'elle a eues avec plusieurs hommes. Par conséquent, Gbenga opte pour un test ADN afin de déterminer qui est vraiment le père des enfants. " Le pétitionnaire affirme qu'il est désormais nécessaire qu’un tribunal ordonne qu’un test ADN soit réalisé à la fois sur lui-même, Otounba Alex Onabanjo et le général Olusegun Obasanjo par un laboratoire médical compétent et indépendant choisi par le tribunal, afin de déterminer la paternité réelle des enfants issus du mariage dans la mesure où l'incertitude persistante quant à leur paternité est pour lui source de tourments sans nom. " Le pétitionnaire affirme que le père réel des enfants issus du mariage avec la défenderesse sera trouvé entre lui-même, Otounba Alex Onabanjo et le général Olusegun Obasanjo et cette incertitude doit être levée immédiatement . " Le pétitionnaire affirme qu'il est pertinent que cette incertitude soit levée avant la poursuite des délibérations dans cette affaire dans la mesure où la question de la paternité de l'enfant fait partie intégrante de la détermination de la plainte et doit donc être résolue et mise au clair de toute urgence
Lorsqu’au cours de ce qui était un règlement familial en présence de dignitaires royaux d’Abeokuta, Obasanjo devait réagir aux accusations de son fils, tout ce qu’il trouva à dire était : « Ne t’avais-je pas dit, que tu ne devais pas l’épouser, parce que cette femme n’était pas digne d’être mariée ? »
Ainsi un ancien président du plus grand pays noir du monde, celui qui a fondé l’une des plus grandes bibliothèques d’Afrique qui porte son nom, et qui de ce fait voudrait envoyer au monde et à la postérité l’image d’un homme de haute moralité, est celui-là même qui a fait à son fils ce qu’il n’aurait pas voulu qu’autrui lui fasse. Toute l’Afrique et ses contradictions sont résumées dans cette sombre affaire de mœurs.
Binason Avèkes
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