1. « Trois voleurs de moutons ont été brûlés vifs et le véhicule avec lequel ils opéraient, incendié à Noumonvihoué, arrondissement de Lonkly dans la commune d’Aplahoué par la population, a appris l’ABP de source locale. (…) Dans leur fuite, ils ont été rattrapés avec leur véhicule à Noumonvihoué où la foule devenue nombreuse les a aspergés d’essence avant de les brûler de même que leur véhicule. (…) Ils ont ensuite été enterrés sur place. » 2. «Un jeune homme soupçonné d’être l’auteur du vol d’une moto de marque Bajaj a été lynché à mort, lundi, par la population d’un village de la commune de Kalalé. Les habitants de ce village situé à 15 kilomètres de Kalalé-centre ont décidé de donner la mort au jeune homme qui aurait choisi de soustraire frauduleusement une moto de marque Bajaj. A son arrivée dans le village où il devait commettre son forfait, il aurait été filé par certains jeunes qui le soupçonnaient de préméditer un vilain coup. Les faits leur ayant donné raison, ils ont décidé de se rendre justice. Leur comportement a été condamné par le commandant de brigade de gendarmerie de Kalalé, le major Sambo Orou Gado » Ce genre de drame est malheureusement devenu monnaie courante dans notre société. Il porte un nom la vindicte populaire. Une foule ivre de son bon droit, portée par une fureur manichéenne se saisit d’une victime présumée coupable d’un vol, d’un viol, voire même d’un crime, et sans s’en référer à la police ou à la gendarmerie lui inflige la mort de façon cruelle et dans la souffrance la plus atroce. L’acte participe d’une violence sadique collective où les pulsions les plus régressives de l’homme, la barbarie la plus primitive se donnent libre cours en plein 21ème siècle. Et pourtant nous sommes prétendument dans un état de droit. Un état de droit est un état dans lequel la loi seule est à même d’être la base et la référence de la justice. C’est cet esprit qu’encourage souvent les partenaires économiques et financiers dans leurs aides diverses et variées où ils prévoient toujours un paquet pour raffermir les structure de l’état de droit en conformité avec la rationalité légale : police, justice, prévention. Le cas le plus concret est le contrat du millenium challenge que les Américains on signé avec de nombreux états africains, et dans lequel un accent particulier est mis sur les moyens de raffermissement de l’état de droit. Malheureusement, dans la pratique l’effectivité des missions régaliennes de l’état pour le raffermissement de l’état de droit: à savoir : l’éducation, la sécurité, la police, et la justice est une misère. Ce domaine est traité comme tous les autres où globalement le peuple est abandonné à lui-même. L’état gesticule, concentre les moyens de sécurité au niveau de la sécurité des hommes politiques, de leur susceptibilité sécuritaire. Dans les grandes villes où il y a une illusion de modernité, l’organisation de la sécurité est limitée à un minimum pathétique, qui tient plus de l’exhibitionnisme mimétique urbain que d’une réalité structurée et dotée de moyens adéquats. Dans les localités rurales qui constituent la majeure partie du tissu social du pays règne un désert d'état de droit ; le spectacle est plus ahurissant, plus pathétique, l’existence de l’état de droit est surtout un prétexte pour remplir des postes de fonctionnaires ( police gendarmerie, armée). Si bien que le peuple abandonné à lui-même se mue en justicier, en policier, en juges pour punir de présumés coupables, qui sont jugés et punis dans la barbarie du code des pulsions de la horde primitive. Et une fois ce crime prétendument justicier commis, difficile de situer les responsabilités, difficile de désigner le coupable de la vindicte collective, dans la mesure où le coupable n’est pas un ou deux ou trois individus mais une foule entière, qui aussitôt son forfait commis disparaît aussi spontanément qu’elle s’est constituée. ! Les vrais coupables en définitif ce sont nos hommes politiques, eux qui Président, Ministres, Députés, n’assument pas leur responsabilités, et qui sont Ministres, Députés ou Chef d'État d’un pays sans état. L’abandon du peuple à son sort, est le recours classique de nos hommes politiques. Dans le domaine de la vie économique et social, cela n’a l’air de rien. Les gens vivent de débrouille, du système D, d’auto-entreprise, de payo, etc. ou se résignent dans la misère, meurent dans la misère. Mais lorsque ces mêmes miséreux qui triment sont confrontés à des problèmes de sécurité, eh bien il y réagissent en comptant sur leurs propres moyens, sans penser à un état qui n’a jamais existé pour eux. Et cela donne la vindicte populaire : les colliers de feu ; des gens qui sont battus à mort, aspergés d’essence et brûlés vifs. Régression barbare, révélatrice de la misère, et de l’irresponsabilité collective. L’autre aspect navrant de la vindicte populaire est l’aspect médiatique. Cette façon que les média ont d’être complaisants à défaut de prendre fait et cause pour ces actes barbares et leurs auteurs. De rater complètement l’occasion de rappeler tout le monde à l’ordre. Et le peuple si sûr de son bon droit parce qu’il ne sait pas que dans un état de droit nul n’est censé se faire justice soi-même, et les pouvoirs publics qui n’assument pas leur responsabilité. Il n’est que de voir les unes triomphalistes de certains journaux annonçant que la Police a abattu n malfrats, et considérant cette contre-barbarie qui n’est qu’une solution de facilité souvent sans aucune nécessité comme un acte d’héroïsme, comme si l’état lui-même et ses agents cautionnaient le principe de la vindicte et des exécutions extrajudiciaires… 3. « Le projet de loi portant modification du statut général des agents permanents de l'Etat déposé à l'Assemblée nationale sera encore à la Une de l'actualité. C'est en effet l'un des points qui seront étudiés en plénière ce jour par les députés. Et déjà la commission des lois s'attèle pour produire son rapport qui sera examiné par l'ensemble des députés. Quel que soit l'avis des membres de la commission des lois, l'adoption de ce projet demeure incertaine, puisque les députés sont toujours divisés sur la question » peut-on lire dans la journal Ajinaku. Curieusement, les prises de position des diverses catégories sociales au Bénin sont à l’inverse de ce qu’elles auraient pu être dans un pays occidental sur le même sujet. Ce qui prouve la détermination culturelle et sociologique des problématiques, qu’il ne faut pas plaquer d’une société et d’une culture à l’autre. Il paraît que ce sont les partenaires économiques et financiers qui demandent d’allonger l’âge de la retraite et de le porter à 60 ans et plus. Et ils donnent pour cela des justifications qui tournent autour de la rentabilisation des coûts de formation des cadres. Et voilà toujours les mêmes arguments de rentabilité, qui viennent d’un occident capitaliste qui a renoncé à la valeur humaine, bien qu’il en donne des leçons. On dirait que les Blancs veulent nous distraire, parce qu’ils ont besoin de voir en nous des imitateurs de leur mode de vie et de leur choix de vie. Ce qu’ils ont à peine fini de faire, ils faut que nous aussi nous finissions de le faire comme eux. Ce qu’il adoptent comme mode de vie, qu’il soit moral ou économique il faut que nous le fassions comme eux. Ont-il fini de faire travailler les enfants dans leur société, il vont commencer à prêcher à nos portes la nature criminelle du travail des enfants… Et pourtant les enfants travaillent chez eux. Et tous ces enfants que l’on voit jouer dans des films ou faire le cinéma à la télévision pour ne citer que cet exemple, ne travaillent-ils pas ? Sauf que le blanc à décidé d’appeler travail ce qui se passe chez les autres pas ce qui se passe chez lui… Vont-ils à la retraite à 60 ans, ils vont considérer que nous aussi nous devons aller à la retraite à 60 ans et plus, et nos chefs d’état moutons de Panurge vont suivre. Alors que nos pays ne sont pas du tout au même niveau qu'eux, et que dans bien des domaines plusieurs siècles nous séparent encore et sachant qu'ils ne sont pas en reste dans le creusement de l’écart socioéconomique qui nous sépare… Le caractère débridé de la vie morale de leur société qui les conduit vers ce que le pape Jean-Paul II a appelé « la culture de mort » les conduit-il a dépénaliser l’homosexualité ? Eh bien, ils viennent aussitôt promouvoir ces mœurs sous nos cieux, en faisant des pressions diplomatiques, économiques, financiers et politiques pour que nous les adoptions. Eh bientôt, quand il passeront à la zoophilie, il viendront nous forcer à coucher avec des bêtes sous-peine, comme ils le disent mitonnant pour l’homosexualité, de nous couper les aides… C’est dans cet ordre d’idée qu’il faut voir leur intrusion dans cette affaire de retraite à 60 ans, qui n’est vue que de leur point de vue de nation à vieille population. Alors qu’en Afrique la population est jeune. Si bien que la proposition de la retraite à 60 ans rencontre des résistances catégorielles inattendues. Les jeunes veulent que les séniors leur cèdent la place pour qu’ils aient la possibilité de se mettre très tôt et plus nombreux à leur place, tandis que les vieux eux s’agrippent à l’opportunité qui leur est offerte d’augmenter leur temps d’activité et en même temps leurs ressources et leurs revenus. Le vrai problème n'est pas cette approche égoïste, et catégorielle à laquelle les jeunes désœuvrés sont acculés. Le vrai problème c'est cette tendance bestiale que nous avons en Afrique à vouloir faire comme les Blancs alors que nous ne vivons pas dans les mêmes conditions qu'eux, n'avons pas les mêmes moyens ou opportunités qu'eux. Dans toutes les sociétés sensées, dirigées par des hommes et des femmes sensées, qui raisonnent par eux-mêmes mais ne prennent pas leur ordre d'ailleurs, la hausse de l'âge de la retraite est conditionnée à la hausse équivalente de la durée de vie. Si on parle de la retraite à 60 ans et plus en Europe et plus particulièrement en France c'est que la durée de vie moyenne dépasse 72 ans. Ça veut dire qu'en moyenne, le retraité peut jouir de sa retraite 10 à 12 ans avant de mourir. Chez nous, s'est-on interrogé sérieusement sur la durée de vie ? Est-elle en hausse ? Si oui est-ce dans les mêmes proportions que la hausse de l'âge de la durée de retraite qu'initie le gouvernement à marche forcée et sur la dictée des Occidentaux ? |
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