Mesdames, Messieurs, les Présidents, Chefs de partis et
Représentants des partis politiques, Honorables Députés, Distingués Invités, Messieurs les Maires et Adjoints aux Maires, Camarades congressistes, Chers Amis jeunes,
Mesdames, Messieurs, En ce jour de
grâce de l’année 2013, la famille PRD se trouve à nouveau réunie pour un
rendez-vous désormais consacré dans les institutions du parti. C'est
donc avec un réel plaisir que je vous souhaite la bienvenue dans ce
cadre exotique et convivial du stade municipal de Djeffa qui abrite la
4ème édition de l’université de vacances du Parti du Renouveau
Démocratique (PRD).
J’éprouve un réel plaisir à prendre la parole devant vous, ici à
DJEFFA, à l’occasion de la 4ème édition de l’Université de Vacance de
notre parti, le PRD.
Nos retrouvailles annuelles ont fini par s’imposer comme une
occasion privilégiée de renforcement de nos biens de fraternité, comme
un test de fonctionnement de nos structures, un test de notre capacité
de mobilisation.
Notre UV a, pour ainsi dire, acquis rang et prérogative
d’activité officielle. Elle est devenue un rendez-vous obligé. L’attente
et l’engouement qu’elle suscite en ont quasiment fait une instance de
reddition de compte, un cénacle, un cadre de propositions. Précurseur
des décisions du Parti, elle a vu débattre devant elle, le rôle et la
place du PRD face au pouvoir de YAYI BONI ; elle a vu débattre devant
elle des sujets vitaux pour la nation, tels que la LEPI, le COTON, le
PVI, et bien sûre le projet de révision de la Constitution. Ce faisant,
elle est devenue un organe authentique d’animation de la vie politique.
Je constate même, à en juger par l’actualité politique de ce week-end,
qu’elle fait école, ce dont je me réjouis. Bravo à vous tous qui
contribuez au succès de la présente édition, car cette édition, est déjà
un succès.
Notre UV, en raison même des thèmes dont elle se saisit, est
devenue une tribune ouverte d’échanges inter actifs, sur les problèmes
de la nation. C’est pourquoi elle ne s’interdit pas et ne peut
s’interdire, la participation et la prise de parole d’orateurs venus de
divers horizons politiques, dès lors qu’ils ont une compétence reconnue.
Il s’agit en effet d’un forum de confrontation d’idées, qui aiguillonne
et enrichit notre vision et notre compréhension de la gestion du pays.
Je salue donc et je remercie tous ceux qui, sans être affiliés au
PRD, ont par le passé « planché » devant notre UV, et apporté à nos
cadres et à nos militants, l’éclairage nécessaire à une bonne
connaissance des dossiers. Je remercie tout particulièrement, Mme
Célestine ZANOU ( priorité aux dames), les professeurs Joseph DJOGBENOU,
Moïse LALEYE, AHOUANDJINOU, Christophe KOUGNIAZONDE, Victor TOKPANOU,
Césaire KPENONHOUN, Serge ATTENOUKON, les Ministres et déjà ancien
Ministre DJENONTIN et Sabaï KATE, Messieurs Abraham BIAOU, Claude
d’ALMEIDA, Gabriel ALLOGNON, Sadikou ALAO, Mathias HOUNKPE, Justin
DJOSSOU, Isidore CODO, Michel MAKPENON, Clotaire OLIHIDE, Urbain
AMEGBEDJI et Orden ALLADATIN. Je présente toutes mes excuses à tous ceux que j’ai involontairement omis. Dans
le même élan, je salue et remercie d’ores et déjà, tous les
communicateurs, tous les modérateurs de la présente édition, qui ont
pris de leur précieux temps pour partager avec nous leur vision sur « la
démocratie au Bénin et l’état des lieux »
Chers Amis, Chers Militants Le
hold-up électoral de 2011 a provoqué chez chacun et chacune d’entre
nous, un traumatisme profond. La violence était à nos portes ! Mais
parce que nous sommes des hommes et des femmes de paix, nous avons puisé
dans nos convictions les plus ancrées ; nous avons appelé au calme et
conjuré le mauvais sort. Nous avons épargné à notre pays le drame et la
tragédie que d’autres pays ont douloureusement expérimentée. On
aurait pu imaginer qu’après une telle frustration, notre parti se livre à
une sorte de guérilla politique, adepte de la politique de la chaise
vide ponctuée de marches et de manifestations sous tous les prétextes,
émaillée de discours et de communiqués incendiaires de tous les
instants, pour entretenir dans le pays une ambiance de contestation
permanente, avec ses conséquences et ces séquelles sur la quiétude des
populations et le développement du pays. Beaucoup nous attendaient à
ce tournant, et nous encourageaient, à faire de nos valeureux
militants, ce qu’ils appelaient « les locomotives de l’opposition ».
Mais nous avons déjoué leur pronostic, et contre-carré leurs
désidératas. Nous sommes restés fidèles à nos valeurs que sont la
liberté, la démocratie et l’état de droit, la bonne gouvernance, nous en
sommes restés les défenseurs chaque fois que les événements nous
interpellaient. Nous avons inscrit notre action dans le strict cadre
de la loi Fondamentale et de la Charte des Partis. Nous avons les
premiers, et peut-être même les seuls à ce jour, accompli toutes les
formalités qui officialisent notre appartenance à l’opposition, et en
avons tiré les conséquences. Nous avons réorganisé nos structures
partout où nous le pouvions. Nous avons modernisé notre communication
désormais très présente sur la toile. Nous avons engagé une série de
réflexions comme celle d’aujourd’hui avec tous les hommes de bonne
volonté, à quelque chapelle qu’ils appartiennent. Nous avons pris au
mot celui qui nous a crédités d’avoir le sens de l’Etat, et n’avons eu
cesse de l’inviter à restaurer le dialogue politique et social inclusif
préalable à un gouvernement d’union nationale qui seul permettra au
Bénin d’améliorer la gouvernance actuelle en même temps que les
conditions de vie de nos populations.
Chers Militants, Chers Amis
Tel est notre choix ! Nous respectons celui des autres. Qu’ils
respectent le nôtre ! Il est conforme en tous points à la ligne définie
par le dernier Congrès de notre parti dont j’ai prononcé le discours
d’orientation. Nous l’assumons en toute responsabilité ! Ceux-là ont
dû déchanter qui confondaient convivialité et complicité ; qui
confondaient compromis et compromission. Nous l’assumons d’autant
plus notre choix, que les événements et les opinions les plus
autorisées, viennent à répétition, confirmer le bien fondé des positions
que nous avons prises de longue date. Nos présentes assises se
tiennent à un moment critique de la vie de notre pays. La Conférence
Episcopale vient à son tour de poser son diagnostic avec des mots si
justes que nous nous devons de les citer : « Le Benin vit
aujourd’hui dans un climat de fortes tensions, de divisions ouvertes, de
malaise profond altératif de la cohésion sociale, du développement et
du bien-être de nos populations » fin de citation. En effet, à la
crise politique, née des lendemains de l’élection présidentielle de mars
2011, succède une crise économique et sociale pernicieuse sur fond de
crise de confiance exacerbée. Les populations du Benin vivent dans une
incertitude grandissante et une inquiétude de plus en plus croissante.
Les partenaires au développement devisent sur les indicateurs
chrysogènes non sans appréhension. Malheureusement, aux appels
pressants des forces politiques et sociales pour un dialogue politique
national inclusif, le gouvernement préfère jouer la carte de la
diversion, de la provocation et de l’intimidation. Diversion,
lorsqu’il prétend que le mal dont souffre le Bénin réside dans sa
Constitution qu’il lui faut à tout prix réviser, cette même Constitution
qui depuis 23 ans permet à nos institutions de fonctionner cahin caha,
mais sans crise majeure. Provocation, lorsqu’il dresse une partie du
pays contre l’autre, dans des marches et des discours qui loin de
renforcer la cohésion du pays, l’exposent au contraire aux démons de la
division. Intimidation enfin lorsqu’il prétend venir à bout de la
réprobation générale en déployant les forces de sécurité contre de
paisibles populations.
Le PRD ne restera pas passif devant la diversion, la provocation
et l’intimidation : si le Gouvernement ne nous écoute pas, nous
changerons de braquet. Qu’il revisite l’Histoire et même les événements
contemporains : il arrive un moment où les forces de sécurité lancées
aux trousses du peuple, finissent par fraterniser avec le peuple
Chers Amis, Chers Militants Ne nous leurrons pas ! La démocratie béninoise montre des signes évidents d’essoufflement.
Aux frustrations politiques se sont ajoutées les frustrations
économiques et sociales. L’instrumentalisation impudique de nos
diversités ethniques et régionale exacerbe les tensions. La coupe est pleine ! Nous devons à tout prix éviter qu’elle ne déborde.
Nous devons faire l’économie de toute situation d’affrontements
internes aux conséquences incalculables dont les implications peuvent
s’avérer désastreuses pour le Bénin tout entier, et même pour notre
sous-région déjà marquée par des conflits à peine résolus. Le Bénin
partage plus de 800 km de frontière avec le pays le plus peuplé
d’Afrique, le Nigéria, dont on connaît les difficultés actuelles face au
phénomène Boko Haram. Après la guerre civile en Côte d’Ivoire, puis la
récente déstabilisation du Mali par les ‘’djihadistes’’, le Benin ne
peut se payer, à son tour, le luxe d’une crise ouverte qui l’éloignera
davantage des préoccupations pressantes des populations qui sont
relatives à la faim, la santé, et l’éducation.
Nul ne peut contester et nul ne conteste la nécessité d’engager
des réformes dans notre pays. Mais encore faut-il les entreprendre avec
humilité, avec clairvoyance, en y associant toutes les compétences, et
en tirant leçon des échecs passés. Nous n’avons pas fini de faire le
deuil du PVI renvoyé au cimetière des éléphants blancs ; ni celui du
coton qui bascule de réforme en réforme et de contre-performance en
contre-performance. Que dire du RAMU qui suscite de nombreuses
inquiétudes parce que sa mise en œuvre répond à des règles et techniques
universellement admises que le Gouvernement tente chez nous de noyer
une fois encore dans une propagande inopportune. Nous sommes tout
aussi préoccupés par la lutte engagée par le Gouvernement contre la
vente de l’essence kpayo. Il n’est pas acceptable de prétendre supprimer
cette activité qui constitue bien souvent, et depuis des décennies, la
seule source de revenus de la frange la plus démunie de nos populations,
sans avoir résolu le problème de la réinsertion des acteurs de ce
secteur. Il est inacceptable que la répression s’abatte avec férocité
sur les vendeurs de kpayo dans certaines régions ; que l’on y casse, que
l’on y détruise, que l’on y tue, pendant qu’ailleurs on se montre
tolérant. De changement en émergence, d’émergence en refondation, le
gouvernement de notre pays s’est illustré par les chantiers non
achevés. Et c’est dans ce contexte de réformes mal engagées et non
abouties qu’il fonce tête baissée dans un projet de révision
constitutionnelle aux objectifs non élucidés. Révision de la Constitution pour quoi faire ? Pour rendre imprescriptibles les crimes économiques ? Le nouveau Code Pénal l’a déjà fait. Pour pérenniser la CENA ? Le nouveau Code Electoral l’a déjà fait.
Pour voter des propositions de lois d’initiative populaire ? Celles
d’initiative gouvernementale et parlementaire engorgent déjà à tel point
l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale, qu’elle n’arrive pas à les
examiner. Tout ce remue- ménage, tout ce désordre, pour si peu ? La
vérité c’est que le Gouvernement fait mystère de ses intentions
réelles. Ils n’ont pas encore dit ce qu’ils veulent réellement. Et ils
ne le diront pas, parce qu’ils savent que notre peuple est contre toute
forme de révision opportuniste.
Carton rouge Messieurs ! Carton rouge Nous sommes contre un projet de révision qui laisse planer le doute sur les intentions réelles de ses auteurs.
Nous sommes contre un projet de révision qui ne s’appuie pas sur un
dialogue politique inclusif national, et ne débouche pas sur un
consensus. Nous sommes contre un projet de révision qui déséquilibre la répartition des pouvoirs entre les institutions. Nous sommes contre un projet de révision qui menace la paix et la cohésion nationale.
Nous sommes contre un projet de révision qui nous divise et nous
détourne des vraies priorités et des problèmes réels de nos populations.
Chers Amis, Chers Militants Notre
position n’est pas nouvelle. Je ne peux que renvoyer à notre Congrès du
15 février 2012 et au séminaire que nous avons organisé sur le sujet.
Nous avions vu juste. Le dialogue politique inclusif et le consensus sont le passage obligé de toute réforme constitutionnelle.
C’est pourquoi nous voulons faire de ces assises une pause, pour
réfléchir sérieusement sur l’état des lieux de notre démocratie et sur
son devenir. L’expérience des « oiseaux rares » a suffisamment
montré ses limites. Des débats doivent être engagés à partir de votre UV
pour une réforme profonde de notre système partisan, des réformes mieux
pensées, des réformes concertées pour donner un nouveau souffle à notre
démocratie et nous engager – enfin – sur la voie du développement. Militantes et Militants, chers participants,
Au cours des présentes assises, vous aurez donc à réfléchir sur l’état
de notre démocratie, notamment sur le système partisan qui confine de
fait les partis politiques dans les seconds depuis l’avènement du
renouveau démocratique au Bénin. En réfléchissant sur cette question,
vous aurez, à opiner sur les réformes qui permettent aux partis
politiques de jouer véritablement leur rôle d’animateur de la vie
politique. Pour vous accompagner dans vos réflexions, vous aurez
l’opportunité d’écouter des spécialistes qui vous entretiendront sur
divers thèmes ayant rapport avec le sujet. Au regard de la qualité des
différents communicateurs que je remercie au passage je suis assuré que
de vos travaux sortiront des recommandations utiles pour notre
démocratie. Les résultats de cette UV travaux seront consignés dans
un manifeste que notre parti publiera et qui indiquera les grandes
articulations et les orientations de vos préconisations. Je
remercie encore une fois tous ceux qui de près ou de loin se sont
investis dans l’organisation intellectuelle et matérielle de vos
assises. Je déclare ouverte l’Université de Vacance édition 2013 du PRD. Plein succès à nos travaux. Vive la démocratie ! Vive le PRD ! Vive le Bénin ! Je vous remercie
source
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