Ô, FÂ, Dites-nous ce que vous savez sur la dissolution brutale du gouvernement par M Yayi Boni. Quelle en est la cause, les raisons secrètes ?
Babalawo : Ah, je vous vois venir, vous posez une question qui intrigue plus d’un de vos compatriotes. En effet, quelle surprise ce fut pour les Béninois de l’intérieur et de l’extérieur d’apprendre la dissolution inattendue du gouvernement béninois ; acte inédit, et pour les akowé qui réfléchissent sur la politique, une décision inconstitutionnelle… « ewo ni ! » comme nous le disons en yoruba, la langue du fâ.. Oui vous avez raison de poser cette question qui turlupine vos compatriotes, et Orunmila ne va pas se dérober… Le Fâ va vous répondre…Mais instruisez-vous de ses détours et paraboles, car toute parole du fâ à un prix..
Et le Fâ tombe sur le dou dit Lètè mèji !
L’acier puissant enfonce un autre métal. Kèlègbèjè insulte la mère de la mort… !
On n’attend pas le jour de l'invitation pour attraper le poulet qui va servir au repas !
Celui qui reçoit un coup de hache au front ne doit pas douter du jaillissement du sang !
Le poulet qui a l'habitude de dormir sur le sureau aura des surprises désagréables, et c’est ce qui s’est passé !
Nul ne peut valablement estimer la profondeur d'un fleuve sans y avoir introduit un bambou !
20 gamins ne joueront pas ensemble pendant 20 ans, voilà pourquoi le gouvernement a été dissout : on ne peut pas monter sur le palmier et refuser de descendre, voilà d’où vient toute la dispute entre le grimpeur et le propriétaire ; il vaut mieux avoir amis sur amis qu’ennemis sur ennemis ; aussi petit que soit un serpent il ne peut être utilisé comme une ceinture, mais c’est ce qu’a essayé de faire Monsieur Yayi : « ewo ! » ; le rhinocéros a giflé l’éléphant, le pachyderme à corne se croit tout permis… mais l’éléphant n’oublie jamais rien… »
Atakun : Je n’ai toujours pas bien compris Babalawo, pouvez-vous éclairer ma lanterne ?
Babalawo : Eh bien, comme le fâ a affaire à un non-initié, je vais me dévouer pour me faire plus clair. Ce que veut dire le fâ est ceci : Votre président, Monsieur Yayi, qui est un homme irascible, dans une explication qui tourne autour de l’affaire Talon, a giflé le premier de ses Ministres…
Atakun : Il a osé gifler PIK ?
Babalawo : Le Fâ ne sait si la victime s’appelle PIK ou PAK, le fâ se contente de le nommer Ajanaku. Et le gifleur est le Rhinocéros atrabilaire… Une fois giflé, ce Ministre faussement premier qui jusque-là avait fait le jeu de Yayi dans tous les sens possibles et imaginables n’était pas du tout fier. Il accuse le président d’autoritaire ; et celui-ci lui répond que la constitution n’interdit pas au président de gifler ses ministres… Mais Ajanaku, c’est-à-dire celui que vous appelez PIK, toute honte bue, s’en va se plaindre auprès de quelques présidents de la sous-région, notamment à Ouattara, son ami et mentor de la BCEAO, au moment où Yayi n’était qu’un apprenti banquier qui rasait les murs…. Et c'est pour dénoncer cette taloche que 6 autres ministres ont décidé d'une démission collective pour appuyer celle de Ajanaku. Mais comme il y aura toujours des chiens au Benin pour trahir, un toutou qui a été d'ailleurs reconduit ministre, est allé vendre la mèche au rhinocéros. Alors le rhinocéros, les prenant de vitesse, dissout le gouvernement pour ne pas être placé dans l’embarras du fait accompli… Pour la pette histoire, sachez qu’en matière de taloches, de coups violents voire mortels, le nombre des membres de l’entourage du rhinocéros ou de ses gouvernements qui n’ont pas subi ces avanies se compte sur les doigts d’une main…
Ainsi parle fâ par lètè mèji… et que nos mânes vous protègent ainsi que le Bénin…
Aminou Balogun
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Yayi a raison : la constitution n’interdit pas au président de gifler le Premier Ministre, puisqu'elle n'a jamais prévu de statut de Premier Ministre...
Rédigé par : B.A. | 04 septembre 2013 à 20:56