Dans sa réponse sibylline au message de la conférence épiscopale sur « le malaise politique actuel et la révision constitutionnelle » M. Yayi Boni a demandé pitié sur sa tête en excipant du fait qu'il était une créature de Dieu et, en tant que tel, avait droit à la vie. Selon son argumentaire, conformément aux enseignements du Livre saint et de Jésus lui-même, nul n'a « le droit de détruire toute créature que le Père Céleste a façonnée de sa main » ; et s’ensuit toute une enfilade d'arguments sibyllins tous plus malicieux les uns que les autres… D'ailleurs, du juge Cɔovi au journaliste Hunvɔ en passant par Dangnivɔ et Mme Sohunji-Agbosu, elles sont légions ces créatures de Dieu dont les morts violentes sous les tristes tropiques yayistes sont restées sans suite. |
Alors y aurait-il en matière de créature de Dieu deux poids et deux mesures ? Y aurait-il deux sortes de créatures de Dieu ? D'un côté ceux (ou plus exactement celui) dont des menaces hypothétiques sinon douteuses sur leur vie méritent que tout un pays et son destin soient mis en branle, que l'opprobre internationale soit jetée sur son image, que des innocents soient maintenus en prison en dépit de décisions de non-lieu leur rendant justice ? Et, de l'autre côté, la lie pouilleuse des laissés-pour-compte de la créature de Dieu, dont le sang peut baigner la terre et les corps flétris de meurtrissures remplir ses entrailles sans que leurs assassins-- ces destructeurs de créatures divines sans foi ni loi--soient connus, révélés au grand jour et rendent compte de leurs crimes odieux ? Aminou Balogun |
PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)
01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)
Tél. :21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org
Communiqué de presse
JUSTICE POUR LES VICTIMES DES CRIMES POLITIQUES AU BENIN.
Dans sa réponse au message de la Conférence Episcopale, Boni YAYI a pu dire ce qui suit en ce qui concerne le dossier de tentative d’empoisonnement: « Je suis citoyen avant d’être Président et j’ai droit à la vie. Je demeure persuadé que je suis une créature divine et à ce titre nul n’a le droit de détruire toute créature que le Père Céleste a façonnée de sa main » et plus loin, il répète « Simple citoyen et créature de Dieu, j’ai droit à la vie ».(cf. La Nouvelle Tribune n° 2613 du lundi 19 Août 2013).
On ne peut qu’être d’accord avec Boni YAYI que tout citoyen a droit à la vie et nul n’a le droit de la détruire. Et également que ceux qui attentent à la vie d’autrui doivent être jugés.
Ainsi, les citoyens Gabriel ETOKO et Hubert GBOTCHEVI de Ouidah assassinés par la garde présidentielle le 13 mai 2007, le jeune El Hadj KOUABI Fawaz assassiné à Natitingou le 4 mai 2011, les paysans d’Agonvy abattus le 29 décembre 2008, Mme Bernadette SOHOUDJI, les citoyens abattus lors de la chasse aux vendeurs de KPAYO, etc. avaient également droit à la vie. Et Pierre Urbain DANGNIVO a également droit à la vie et nul n’a le droit de la détruire.
Alors question : Quelles sanctions Boni YAYI a-t-il pris contre ceux qui ont ôté la vie à ces paisibles citoyens.
A moins que Boni YAYI ne se considère comme la seule « créature que le Père Céleste a façonnée de sa main », ceux qui ont tué de paisibles citoyens doivent subir également le sort que Boni YAYI réclame contre ceux qui auraient attenté à sa vie, c’est-à-dire la justice et la prison.
L’impunité doit cesser. Les auteurs des violations des libertés et des droits des citoyens doivent être jugés et châtiés. C’est la seule garantie de jouissance des libertés pour les citoyens.
Alors, Justice pour Fawaz ! Justice pour DANGNIVO ! Justice pour les victimes des crimes politiques au Bénin !
Cotonou, le 21 août 2013
Le Porte-Parole
Jean Kokou ZOUNON
Rédigé par : J. K. ZOUNON | 23 août 2013 à 18:21