Une idée forte exprimée par l’opinion générale reste de poids-plume jusqu’à ce qu’une instance constituée et reconnue s’en empare. La prise de position de la Conférence épiscopale du Bénin le 15 août 2013 a rendu poids-lourd, d’une part le refus de révision de notre Constitution proclamé par l’opinion générale et, d’autre part, le scepticisme que murmure la même opinion générale au sujet de prétendus empoisonnement et coup d’Etat.
Au chapitre du refus proclamé, les évêques posent la question : ‘‘A qui et à quoi servirait la révision dans la division, sinon à mettre en péril la paix de la Nation ?’’ Ils n’ont pas seulement posé la question, ils y ont répondu. Et leur réponse tombe sous le sens. Le projet de révision de notre Constitution divise profondément le Bénin. Or cette Constitution est le socle de notre unité première. Si sa révision ne peut pas se faire dans un large consensus national, si sa révision s’en va fissurer le pays, alors il incombe au Chef de l’Etat de retirer son projet de révision afin de préserver la cohésion nationale. Le chapitre du scepticisme trouve les évêques attristés : ‘‘En ces moments difficiles […], nous avons mal au cœur que notre patrie […] présente à la face du monde l’image d’un pays de turbulences et de violences inutiles, d’empoisonnements et de complots douteux, d’arrestations et d’emprisonnements fortement contestés.’’ Lorsqu’à propos du sujet très délicat de tentative présumée de meurtre, les évêques parlent de ‘‘doute’’ dans un document officiel, il faut peut-être entendre ‘‘certitude’’. On aura aussi noté le ‘‘fortement contestés’’. Pour parler ainsi à leur aise, les évêques ont eu peut-être accès à des renseignements qui échappent au Béninois lambda. Le Vatican n’a pas la meilleure diplomatie du monde pour rien. A l’écoute des évêques, le Chef de l’Etat devrait lever le pied, retirer son recours devant la Cour Suprême, demander au Procureur de la République de mettre en branle la procédure pour que sortent de prison les personnes dont notre justice a déjà réclamé par deux fois la libération immédiate. Il devrait également envisager le retour pacifique au bercail des Béninois exilés. Pour le développement du pays, ‘‘nul ne sera de trop’’, proclamions-nous, à juste raison, au temps du PRPB de triste mémoire, et dont les manières arbitraires et expéditives semblent nous rattraper sous le régime dit du changement. Notre Résistance nous préservera de retomber dans le trou noir du PRPB….
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