Aujourd'hui on se rend compte qu’une bonne partie des gens qui luttent contre Yayi Boni, notamment à partir du point crucial de la révision de la constitution, sont ceux-là mêmes qui, au tournant de 2006 et tout au long de son premier mandat, se sont fait les chantres de la gloire de sa marche, de sa démarche et de son marché politiques triomphants. Aujourd'hui, de Talon à Dosu, de Yahuédehu à Tévoéjrè, certains se dédisent en douce ou s'insurgent, d'autres s'inscrivent en faux contre les visées diaboliques et politiquement insanes de leur héros d'hier. Sans même prendre le temps de faire leur mea culpa, de s'excuser de l’autoritarisme insolent et de la passion aveugle avec lesquels ils amenèrent cet inconnu dans l'espace politique béninois, en assurant au
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peuple que c'était l'homme de la situation, en participant à, et en couvrant tous les coups bas, les excès et les crimes de son régime dont ils se sont fait sans état d'âme les suppôts et les bénéficiaires intéressés. Ce vide de transition moral laisse pantois et ne fait qu'accroître rétrospectivement l'insoutenable légèreté de ces êtres politiques douteux.
Amida Bashô |
L'auteur et le précédent commentateur viennent de mettre en lumière un question cruciale qui doit être portée sur la place publique. Mr G.K fait bien de rappeler l'ère Kerekou II. Point n'est besoin de citer ni d'indexer les promoteurs et les acteurs de cette ère qui aujourd'hui se présentent avec une virginité donatrice de leçons...Il faudra une conférence nationale pour les clouer tous au pilori et leur tendre le miroir de la responsabilité devant l'histoire...
Rédigé par : Thomas Coffi | 18 août 2013 à 11:48
Voilà qui est bien vu et qui montre le mal profond dont souffre le Bénin. On pose des actes selon ses intérêts du moment sans se préoccuper du sort du pays dans le futur. Quand les conséquences de ces actes commencent à se faire sentir, on ne fait pas son autocritique pour l'acte posé; on fait comme si de rien n'était et on s'engouffre dans un nouveau truc en occultant ses actes passés et leurs conséquences. Dans la réalité notre classe politique dans sa grande majorité ne voit pas les intérêts à long terme du pays. Pendant ses deux mandats de 1996 à 2006, KEREKOU faisait manger tout le monde; la démocratie carburait à plein régime; s'il n'avait pas voulu modifier la Constitution pour rester, KEREKOU aurait été remercié pour ses bons et loyaux services. L'opposition à YAYI BONI en serait-elle là aujourd'hui s'il permettait aux autres clans de notre classe politique de manger comme lui? Beaucoup ne sont-ils pas contre lui à cause sa gloutonnerie exclusiviste? En fait, cette situation arrange beaucoup de monde; on met le sable sur son passé, on s'agite pour de nouvelles causes et on se présente devant l'opinion comme un homme neuf en occultant complètement sa responsabilité dans la situation du moment. C'est avec cela que nous devons rompre; et surtout avec l'impunité ambiante que cela engendre.
Gilbert KOUESSI
Rédigé par : Gilbert Kouessi | 17 août 2013 à 13:24