Comment expliquer le silence de nécropole de Miss Madugu maintenant qu'il y a à nouveau besoin de crier contre le tripatouillage opportuniste de la constitution ? Elle qui hurlait sur tous les toits en 2005 et 2006 lorsque Kérékou sortait ses tentacules velléitaires de perpétuation au pouvoir et que ses sbires s'activaient pour réviser la constitution afin de l'y aider. Elle qui était devenue la pasionaria d'une citoyenneté de vigilance démocratique, de rationalité politique, de refus des compromissions et de la corruption des mœurs sociopolitiques, comment comprendre sa défection maintenant que, plus qu’ à l’ère Kérékou, le risque révisionniste est là, gros comme le nez au milieu de la figure ? Comment expliquer autrement que par la conscience régionaliste, le deux poids deux mesures, le fait que la main invisible qui manipulait la marionnette démasquée qu'elle apparaît rétrospectivement en 2005 est la même main à peine invisible qui la |
réduit au silence et à l'inaction, à une passivité honteuse et méprisable. Comment l’expliquer aussi autrement que par la volonté d'une continuité. Hier Madugu criait contre la révision de la constitution parce que c'était le seul moyen de faire venir au pouvoir un autre Nordique, sous les dehors d'une alternance héroïquement démocratique. Aujourd'hui elle fait la morte pour que le même Nordique continue de détenir le pouvoir présidentiel dont elle profite et jouit à perdre haleine. |
Se faire présider par Yayi Boni, les Béninois n'ont pas que ça à faire. Se faire présider par un « président nordique », les Béninois n'ont pas que ça à faire. Tout le monde voit la manipulation qu'a été la campagne « touche pas à ma constitution » qui a été conçue et animée depuis Lomé en 2005 et 2006. Quel cynisme et quelle absurdité que le mot d'ordre de sauvegarde des acquis de la démocratie béninoise soit lancé de ce Lomé qui alors était l'une des capitales Ouest-africaines de la tyrannie et de l'arbitraire politique !
Quand, après ces manigances, ces simagrées, Yayi Boni, comme Kérékou a été forcé à le faire en 2006, sera sorti du pouvoir—de gré ou de force --les Béninois devront veiller à trouver enfin un président qui s'appelle ASSOGBA, DOSSAVI, ou GBEWANOU, AMOUSSOUGA, DANSOU, ou même CADJEHOUN, bref un président typiquement Dahoméen, de ce Dahomey qui a été frustré de présidence malgré sa majorité démographique et sociologique sur pas moins de 40 ans. Et nous devons veiller par souci de parité pour le coup et d'équité de faire promener la présidence, de législature en législature, par tous les départements du Sud aussi longtemps qu’un « homme du Nord » aura présidé aux destinées du Bénin
Rédigé par : Dantojo | 19 août 2013 à 17:58
« Mais pourquoi penser et écrire qu'elle roulait pour l'arrivée au pouvoir d'un Nordique » ? demandez-vous. Cher Monsieur, insinuez-vous que vous ne savez pas qu'il y a des gens, et pas des plus ordinaires, dont l'action politique vise d'abord et avant tout l'arrivée au pouvoir d'un homme de leur région ? Si non, alors comment peut-on dénoncer cette attitude mesquine antinationale autrement qu'en la portant au jour là où nous en voyons les germes ou les signes ? Même si l'appréciation en l'occurrence peut être erronée, je ne vois pas ce qu'il y a de mal à craindre cette dérive chez certains hommes ou femmes politiques, et à tirer sur la sonnette d'alarme, le cas échéant. Si, en ce qui concerne la dame dont il est question, vous êtes suffisamment entré dans les replis de sa pensée pour assurer qu'on ne devrait pas inférer de ses contradictions morales et politiques un quelconque intérêt ou parti pris régionaliste, vous devez fournir des preuves de ce blanc-seing autre qu'un argument de principe. Encore moins tenter de retourner l'accusation de régionalisme contre celui qui, à tort peut-être, tente par l'analyse ou le questionnement de le dénoncer à travers les incohérences d'un personnage public. Par ailleurs, et sans mettre en doute votre sincérité, votre réaction procède à la fois par amalgame et par confusion. Il n’y a jamais eu dans les questions posées sur l'intéressé sous l'angle du régionalisme dont personne ne niera l'effectivité accablante sous le régime qu'elle sert, il n'y a pas, disons-nous, la moindre apologie du régionalisme. Au contraire, c'est parce que nous condamnons fermement ce fléau que nous posons la question à son sujet, sans prendre de gants ni donner dans la dentelle. Il ne fait aucun doute que le régionalisme est naturalisé dans nos mœurs politiques. Nulle n’ignore qu’au Bénin, une majorité du peuple-- toute une région -- est conditionnée à accepter comme naturel le fait que le président provienne mécaniquement d’une autre région que la sienne ( dirait-on l’autre région, en raison de la dualité culturellement et géographiquement structurée en vigueur au Bénin sur le plan régional ?) tandis qu’une région minoritaire tout au moins démographiquement, ( l’autre…) est conditionnée à ressentir comme une perte, un affront, voire un casus belli le fait que la présidence de la république lui échappe. Ce sont là des réalités indéniables de la vie politique au Bénin, qui ont été aggravées par l’œuvre au noir du régime actuel dont les suppôts et les grands bénéficiaires ne cachent pas leur appartenance régionale. Toutes choses qui sont aux antipodes de la justice, de la cohésion sociale et de l’unité nationale. Je souscris parfaitement à l'idée d'une nation une et indivisible dont les enfants ne doivent pas, contrairement à la pratique du régime actuel, être distingués en fonction de leurs origines régionales, ethniques, etc. Je suis contre la vision de la politique qui voit tout à travers la sordide œillère du régionalisme dès lors que cette attitude, loin d'être un simple romantisme, agit par l'exclusion aveugle, la médiocrité replète et l'injustice bestiale. Mais pour autant je reste serein face à la tentation de culpabilisation morale ou intellectuelle basée sur la manipulation politiquement correcte de ces idées, et je rejette le procédé qui consiste à mettre en doute sinon hors jeu toute question sur le régionalisme, quitte à taxer ceux qui la posent de régionalistes… Nationalement vôtre,
Rédigé par : B.A. | 14 août 2013 à 21:55
Il est vrai que c'est étonnant que la dame que vous appelez Miss Madougou semble avoir perdu de sa vigilance à propos des atteintes à notre Constitution de 1990. Elle a probablement ses raisons que l'avenir nous révélera. En tout état de cause, elle apparaît aujourd'hui comme traître à ses convictions qui l'avaient projetée au-devant de la scène politique béninoise. Rappelez-vous le contenu de son livre improbable contre les tripatouillages d'un certain régime politique, alors que le fond du problème visait à une entrée en politique qui se voulait "fracassante". Voire. Mais pourquoi penser et écrire qu'elle roulait pour l'arrivée au pouvoir d'"autre Nordique". C'est une appréciation qui me sidère quand je pense que nous agissons pour une vraie nation, une et indivisible! Pourquoi ce régionalisme rampant et puant, de la part de personne dont je partagerais quelque aspect de leur analyse sur les aventures de Mademoiselle R. Madougou et sur son ex-patron!
Alors, de grâce, pensons au peuple béninois tout en entier, sans discrimination aucune de ses membres qu'ils soient du Sud, du Nord, de l'Est et de l'Ouest.
Rédigé par : DRAMANI-ISSIFOU Zakari | 14 août 2013 à 01:50