En dehors du fait d'être “originaires du Nord” et que l'un succède à l'autre en actualisant sans complexe l'inspiration régionaliste dont celui-ci fut potentiellement habité, Kérékou et Yayi Boni ont un autre point en commun : cette façon qu'ils ont d'être « le père de la nation. », “Père de la Nation” non pas au sens métaphorique ni figuré mais à la lettre et au sens propre.
En effet l'expression « père de la nation » colle bien à Kérékou, en ce qu'il n'existe certainement pas beaucoup de maisons au Bénin--notamment au sud --où une femme n’ait porté un enfant de lui ou été passées par ses armes sexuelles. Chez Kérékou, la possession du sud passe d'abord et avant tout par la possession sexuelle de la femme du sud, et il a passé le plus clair de son temps à les culbuter, les enculer, les ensemencer à son gré et à sa fantaisie. Cette prolifération n'a pas été sans incidence sur ses succès électoraux pendant la partie démocratique de son long règne. Comme on le voit, Kérékou assume l'expression de « père de la nation » dans l'acception morale et biologique du terme. Yayi Boni quant à lui endosse l'expression « père de la nation » au sens propre plutôt d'un point de vue pédagogique. Non qu’il ne participe à sa manière à la chasse aux dames, a leurs culbutes sexuelles, notamment les femmes d’autrui, et tant qu’à faire du sud. Du reste, de Maga à Yayi Boni en passant par Kérékou, la femme du sud n'est pas seulement un appendice domestique bonne à posséder mais c'est aussi une bonne carte de visite politique qui permet d'endormir la vigilance régionaliste des clients et alliés politiques du sud si indispensables pour accéder à la magistrature suprême. Sur le modèle cartésien du cogito « je pense donc je suis », l'homme politique du Nord qui vise la présidence, se fait fort d’être chrétien ou le devient-- comme Maga, ou Yayi--puis, il s'affuble de sa femme phare du sud suivant le syllogisme insidieux et faussement cartésien :
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« j'épouse une femme du sud donc je ne suis pas régionaliste, etc. » Pour en revenir au sujet, le point de vue pédagogique dans lequel Yayi Boni assume au sens propre l'expression « père de la nation » est celui du père fouettard, du père qui pour un oui ou pour un non se jette passionnément sur ses enfants et leur inflige une correction qu’il juge méritée. Et il le fait avec son cœur et tout son corps, souvent avec passion, à la limite de la folie. Et quand il s'y met, Yayi Boni démontre ses qualités de pugiliste et son naturel impulsif. Il y va à coups de directs et de crochets, à coups de pieds et n'hésite pas à assommer sa victime d'un déluge de taloches qui partent dans tous les sens. Souvent la victime s'en sort vivant quoi que passablement amochée -- certains journalistes qui s'acoquinaient avec lui ont eu le privilège de cette séance de tabassage présidentiel. Mais parfois certaines de ses victimes y laissent leur vie. Il paraît que DANGNIVO en est l’exemple le plus inhumain…
Binason Avèkes
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