Au lieu d'agir dans le présent hic et nunc, au lieu de cultiver un lien national fort ; au lieu d'être solidaires, et d’avoir l'instinct de peuple chevillé au corps pour exiger le respect de leurs droits et la transparence dans les affaires publiques ; dans une fuite en avant pathétique, les Béninois prennent de plus en plus l'habitude de s’en remettre à l'histoire, d'invoquer l'histoire. « Tel sera rattrapé par l'histoire… » ; « L'histoire jugera tel homme, ou tels actes… » Mais depuis 100 ans que nous sommes là, quelle histoire a jugé qui ? Et le cas échéant, un tel jugement a donné quoi ? De toute
|
|
façon quel sera le sens d'un jugement de l'histoire en l'absence d'une conscience de corps et d'un esprit de peuple ? Ces invocations intempestives de l'histoire, incantations dilatoires et lénifiantes, ne sont que le cache-misère d'une lâcheté et d’un vide substantiel qui refusent de se voir en face, de s'appeler par leur nom.
Amida Bashô |
Commentaires