Précisément le mode électoral dont il est question est celui de l'élection du Président de la République. La proposition est simple et se veut ouverte, réaliste et économique. Nous savons tous qu'en principe, le président du Bénin est censé être élu au suffrage universel, mais qu’en réalité l’univers n’est qu’un leurre et se réduit à un quarteron de malins qui imposent leur loi au peuple, tourné sans états d’âme en bourrique. L'élection au suffrage universel nous paraît aujourd’hui comme la condition sine qua non de l’expression démocratique, quelque chose de naturel, quelque chose qui va de soi ; mais quand on va à l'origine de ce mode d'élection on se rend compte qu'il n'a pas toujours existé dans la plupart des grands pays auxquels nous nous référons. Dans le cas de la France, ce n'est qu'avec la Ve République et le général De Gaulle qu’il a vu le jour. Donc l'idée selon laquelle ce mode électoral irait de soi et ne pourrait pas être mis en cause est en elle-même sujette à caution.
En fait de quoi s'agit-il ? Au lieu que le Président de la République du Bénin soit, comme en mars 2011, élu par des Joseph Gnonlonfoun, des Robert Dossou, des Albert Tévoédjrè, et deux ou trois autres compères du même tonneau -- soit moins d'une demi-douzaine de gens, avec en toile de fond, une mise en scène qui soulève des passions pour rien et engloutit des dizaines de milliards en pure perte ; au lieu d'une telle entourloupe onéreuse et insultante pour l’intelligence du peuple, pourquoi ne pas élargir en plein jour le nombre des électeurs réels du Président de la République de 6 à 60 personnes ? Ces personnes seraient choisies parmi les personnalités morales du pays, la Société civile, les forces vives de la nation, les élus : maires et
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députés, etc. La chose serait alors plus claire. Le Président ne serait pas un Président de cirque ni de circonstance ; il n'y aurait pas de frustration chez le peuple ; il n'y aurait pas d'injustice encore moins de sentiment d'injustice. Et par-dessus tout nous épargnerions aux caisses de l'État l’insoutenable hémorragie que génèrent ces fausses élections, véritable théâtre de l’absurde pour un petit pays comme le nôtre parmi les plus pauvres de la planète. Cette proposition ouverte aura aussi le mérite de régler la question des fraudes et de la corruption que stimule l'avènement des élections. Pensons-y. Ce n'est qu'une idée brute qui mérite d'être pensée et affinée dans l'intérêt du pays, pour autant que nous voulions quitter le plancher des vaches et de la médiocrité dans laquelle nous pataugeons depuis un demi-siècle pour aller vers le ciel radieux du progrès, de la justice, de la prospérité pour tous, de la liberté et de la dignité de l'homme. Car il vaut mieux un régime non démocratique mais ouvert plutôt qu’un régime de théâtre démocratique à guichet fermé
Éloi Goutchili
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L’organisation de telles élections pourrait être stratégique, notamment dans son timing. 48 avant l’élection, la CENA convoque à Cotonou 1200 électeurs primordiaux dont les noms et adresses sont tenus secrets. Le jour de l’élection, la moitié de ces électeurs primordiaux, soit 600, sont choisis au hasard. Ces électeurs potentiels sont réunis dans une salle. Parmi eux, 5 minutes avant le vote, 60 grands électeurs sont choisis au hasard. C’est eux qui vont dans les 5 minutes suivant leur sélection aléatoire, élire le président de la République.
Bien sûr, l’élection d’un Président n’est pas une loterie encore moins un jeu télévisé, mais comme le formalisme démocratique a toujours été biaisé chez nous et détourné vers la fraude et la supercherie, la volonté d’élire un vrai président dans la justice et l’honnêteté ne doit pas s’embarrasser des convenances et des clichés politiques, mais plutôt viser son but, qui est d’élire dans la transparence et la justice un Président par une majorité de grands électeurs. Le peuple devra être associé d’une manière à définir à la sélection des électeurs primordiaux.
Bien entendu, je suis d’avis qu’une telle méthode d’élection du Président de la République ne peut qu’être provisoire. Et dans une société où, l’éducation, l’éthique et la culture faisant leur œuvre, la propension au détournement des formes démocratique vers la mascarade aura été réduite à la portion congrue, la considération d’un mode conventionnel d’élection du Président ne sera qu’un juste retour des choses
Rédigé par : B.A. | 17 juin 2013 à 17:13
Une idée intéressante eu égard à la mascarade qu'est devenue l'organisation des élections présidentielles chez nous! Même un tirage au sort serait moins bète! Mais les débats seraient reportés avec acuité sur la désignation des grands électeurs! Déjà aujourd'hui les députés se mettent en vente pour voter des lois, que deviendra cette foire misérable si ils devaient choisir le Président de la République? Ce serait donc un pis aller en attendant mieux. Le vrai progrès réside dans l'éducation, l'instruction et la conscientisation des citoyens dans leur grande majorité afin qu'ils méprisent les voleurs, les bandits, les corrompus et les impudiques de tout accabit
Rédigé par : Cyprien K. A. GNANVO | 17 juin 2013 à 01:41