4 juin 1979, le grand jour où les Forces Armées ont mené une révolte contre l'oppression et la corruption. En dépit des nombreuses avancées et réalisations, de nombreux revers et des retours en arrière ont également eu lieu. Mais depuis plus d'une décennie maintenant, le Ghana semble avoir évolué vers une situation irréversible dans un tunnel, à cause des Présidents Kufuor et Mills / Jean II et Jean III. Le Président Mahama a la responsabilité de tirer ce pays de ce tunnel. Comment, dans quelle mesure et dans quel délai Jean IV peut-il atteindre cet objectif ? Voilà qui est difficile à dire. Les médias internationaux continuent de donner l'impression que l'Afrique connaît un regain économique. C'est sans doute le cas pour une infime minorité. En revanche, pour la grande majorité la réalité est dans la douleur et la souffrance. L'Archevêque Desmond Tutu très récemment a fait une déclaration très dure dans laquelle il affirme qu'il ne votera plus pour l'ANC. Le monde ne peut prétendre ne pas savoir le pourquoi de cette décision, et nous ne pouvons fermer nos esprits aux raisons d'un si grave acte d'accusation. La déclaration de l'Archevêque Tutu vise une maladie qui s'est emparée de la plupart des régions de notre continent. Depuis l'effondrement du monde bipolaire et l'émergence de ce qu'on a appelé la «sauvagerie du capitalisme» et l'utilisation tyrannique de l'argent, pour citer les pape Jean-Paul Pope et Francis, nous subissons l'effet d'une dislocation entre la richesse, la puissance et l’autorité publique. Récemment quand le Roi des Ashanti m’a rendu visite, j'ai cité un autre prédicateur qui a également fait une très grave observation sur l’excès de pouvoir et d'argent dans les mains de quelques personnes par trop mauvaises Et ici au Ghana, nous voyons qu’Accra la capitale est également presque sur le point de perdre face à l'impunité de la domination étrangère. Tandis que le Ghana ne peut pas fermer ses portes au reste du monde, il est important que les institutions et les citoyens concernés restent vigilants et veillent à ce que tous nos hôtes se conforment strictement aux lois de notre pays. Si nous ne parvenons pas à le faire, dans un avenir pas trop lointain, je me demande vraiment si le pouls de ce pays sera celui des Ghanéens. Récemment, un magazine a publié une liste de Ghanéens censés être multimillionnaires. Je suis supposé être le 8e ou le 9e de la liste avec 50 millions de dollars. Mes chers compatriotes, ma valeur comme homme de principe et d'intégrité est incalculable. La différence est que dans ma situation, je n'ai jamais échangé ou vendu ma conscience ou mon pays, mes principes, mon intégrité pour de l'argent, je n’ai jamais détruit des gens honorables pour de l'argent. Pourquoi alors cette fausse déclaration à mon propos selon laquelle je serais milliardaire ? Bien que la déclaration puisse être vraie pour la plupart des autres, pourquoi ajouter à cette liste une fausse déclaration au sujet de Rawlings ? La raison en est très simple. Il y a de véritables milliardaires et travailleurs partout dans le monde. Mais il y a aussi trop de multimillionnaires criminels qui se livrent au viol de notre continent, et les Ghanéens ne font pas exception. Afin d'assainir le concept du milliardaire, des personnalités dont les valeurs ne sont pas liées à l'argent, doivent être amenés à être regardés elles aussi comme multimillionnaires, dans le but de rendre le concept acceptable pour les gens en général. Il ne faut surtout pas qu’être millionnaire, même de biens mal acquis, soit amené à être regardé comme criminel, afin que les personnes concernées puissent profiter de leur butin en toute tranquillité. Par conséquent, si Rawlings était amené à faire partie du lot alors il n'y aurait plus aucun mal que les autres soient également multimillionnaires. Le Ghana a également sa part de millionnaires vicieux et mal intentionnés qui se sont employés à détruire non seulement les gens honorables, mais aussi quelques-unes des entreprises les plus viables économiquement, pour nourrir leur avidité égoïste et parfois en faveur de certains pays étrangers. Ghanéennes, Ghanéens, mes chers compatriotes, le 4 Juin visait à restaurer la dignité du citoyen ordinaire et à punir ceux qui s’adonnent ouvertement à la corruption, ceux qui dispensent des faveurs irrégulières et font la promotion de que nous appelons «le pouvoir du bas» dans la passation des marchés, ceux qui cherchent à naturaliser les mœurs corrompues dans l'esprit des gens ordinaires. En ces jours-là, la rage exprimée n'était pas celles de despérados sanguinaires, mais celle de gens ordinaires qui voulaient que règne la décence, et une meilleure vie pour leur pays et leurs familles. Si, après la sanction ultime de certains anciens dirigeants - pas seulement pour satisfaire le désir de justice du peuple mais aussi pour protéger la fibre morale de ce pays - je devais ensuite profiter de mon nom et de ma réputation pour amasser une telle richesse extraordinaire pour moi, comment pourrais-je supporter un instant d’être devant vous sur cette plate-forme et proclamer les vertus de la Révolution du 4 Juin? Comment pourrais-je vous supplier de protéger les valeurs du 4 Juin pour sauver le pays de la dégradation morale, protéger nos enfants d'un avenir sans vision et sans leadership audacieux? Rien ne peut rester éternellement caché. Par exemple, je peux vous dire à quel point le pouvoir de la Banque du Ghana a été confié à un haut dirigeant d'une certaine société d'exploitation aurifère, dans l’idée qu’il serait utilisé pour protéger notre précieuse ressource. Nous ne savions pas qu'il allait utiliser ce privilège pour s'enrichir dans des banques étrangères. Il est temps que je fasse la chronique publique de ce genre d’histoire afin que la nation comprenne certains crimes obscurs qui ont été commis contre ce pays. Ghanéennes, Ghanéens, mes chers compatriotes, je me tiens devant vous ici aujourd'hui parce que je crois toujours aux valeurs du 4 Juin, parce que je crois toujours au sacrifice personnel pour le bien commun, et parce que maintenant, comme avant, je crois que chacun de nous peut prendre des mesures individuelles susceptibles de changer le cours de l'histoire. La corruption n'est pas une fatalité. Nous n'avons pas à rejoindre les corrupteurs ; collectivement, ils peuvent être dénoncés. Demain, alors que nous marquerons le 4 Juin, je demande à chaque homme, à chaque femme et à chaque enfant de ce pays d’observer quelques minutes de réflexion sur le chemin que le pays a parcouru depuis le 4 Juin 1979. Aujourd'hui le Ghana est félicité à l'échelle internationale comme un exemple de réussite en Afrique, et un possible prochain tigre économique du monde. Si le Ghana est devenu à nouveau un modèle pour d'autres pays d'Afrique, comme cela a été le cas à plusieurs reprises dans son histoire politique, nous avons le devoir de garder intactes nos valeurs en tant que nation. Quelles sont les valeurs que nous défendons? Certes, ce sont les valeurs inscrites dans notre constitution et mises en relief dans notre hymne national. Défendre courageusement la cause de la liberté et le droit, chérir courageusement l’honnêteté. Ce sont les valeurs qui expriment notre honneur en tant que peuple. Le 4 juin se voulait le jour de la restauration de ces valeurs. Récemment il y a eu des appels pour une nouvelle révolution, à rétablir à nouveau ces valeurs. Nous ne devons pas permettre à la politique de notre pays de descendre au point où l’effusion de sang et la révolte violente en arrivent à être considérées comme le seul moyen de rétablir ces valeurs. Mais si nous ne nettoyons notre parti, il serait difficile de restaurer le pouvoir en 2016. Je profite de cette occasion pour remercier les forces armées et les services de sécurité pour le don du 4 Juin. Il est toutefois impératif que les Forces Armées restent fermes, afin de protéger et de maintenir des normes très élevées de la discipline nécessaires pour inspirer confiance à la population. Le fléau de l'indiscipline qui sévit dans notre société nécessite des forces de sécurité très disciplinées, irréprochables, et qui de ce fait disposent de l'autorité morale pour maintenir l'ordre et lutter contre l'anarchie croissante dans la société. Exigeons plus de nos dirigeants, y compris de moi-même, en termes de probité et de responsabilité. Nous devons protéger ces valeurs chaque jour dans nos écoles et lieux de travail en refusant de céder au mensonge, à la tricherie, au vol et à l'injustice, mais en défendant la vérité, la justice, l'équité, le respect mutuel et l'amour pour notre beau pays. Le patriotisme est la clé de l'unité nationale! Merci
amené et Trad. Par Binason Avèkes
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