Dans le caractère qualifié de béninoiserie, il y a un trait qu'on dénomme jalousie. Le Béninois, dans une sagesse douteuse, s'habitue à reconnaître ce trait chez son semblable. Mais la jalousie n’est pas exactement ce qui correspond aux comportements, tendances et manifestations que l’on place au Bénin sous ce terme. En fait ce qui est en jeu bien souvent est une forme d'intolérance aveugle, refus de s'auto-évaluer, une dénégation de sa propre valeur, ignorance de soi, ou refus de se regarder en face qui laisse la porte ouverte à toute comparaison avec autrui dès lors que les situations sociales instaurent une apparence de parité. Dire qu'on est jaloux, ou même se permettre de manifester de la jalousie vis-à-vis de quelqu'un dont la parité sociale n'est que formelle, subjective ou tirée par le cheveu, n’est pas de la jalousie mais une vanité pathétique et le refus de prendre conscience ou d’accepter sa propre valeur.
Cela ne veut pas dire que la jalousie n'existe pas entre Béninois. Elle existe comme chez tous les êtres humains mais ce que le Béninois met souvent en scène et que beaucoup d'entre nous qualifions comme telle n'est qu'une vanité pathétique de dénégation de la réalité de sa valeur, grimace de médiocrité qui fait semblant de s'ignorer. En fait, la vraie jalousie est un sentiment qu'on éprouve vis-à-vis de quelqu’un qui est un pair, quelqu'un avec lequel vous partagez les mêmes valeurs, quelqu'un qui a le même niveau que vous, et qui à ce niveau manifeste un style, une opportunité, un avantage, un don socialement reconnu, un talent qui s'impose et dont la reconnaissance
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soudain menace la perception de votre parité et met en danger votre amour-propre. Le phénomène de vanité pathétique et dénégatoire très commun chez le Béninois peut faire illusion mais il n'est pas de la jalousie à proprement parler dans la mesure où la perception de la parité sociale sur laquelle elle est étayée est une perception délirante et sujette à caution. Un exemple dans le monde animal peut éclairer sur cette différence subtile, mais dont l'importance permet de cerner le caractère du Béninois. Le rhinocéros peut être jaloux de l'éléphant parce qu’il y a bien une parité objective entre ces deux mastodontes herbivores de la savane. Mais si le phacochère prétend qu'il est jaloux de l'éléphant--travers répandu chez le Béninois et qui participe de ce qu'on appelle béninoiserie--alors nous avons affaire à de la vanité pathétique à fonction dénégatoire
Prof. Cossi Bio Ossè
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