« Ils disent que notre économie est en croissance mais c’est la croissance que nous allons manger? C’est la croissance qui va remplir nos ventres ? » Cette plainte d’un chauffeur de taxi d’Abuja met toute la problématique de la croissance de l'Afrique dans sa juste perspective. Nous ne pouvons nous permettre de prétendre qu'il y a une vraie histoire derrière cette croissance que les politiciens préfèrent voir reléguée à l'arrière-plan (...) |
Pour être honnête, et ne pas manipuler les gens sur la base de paramètres qui n'ont pas le même sens d'un contexte socioculturel à l'autre, il ne faut pas faire grand cas de l'indice de croissance en Afrique, comme on le ferait en Asie et surtout en Europe ou en Amérique ! Car après tout, à ce train, et toute proportions gardées, on pourrait montrer ou faire remarquer qu'il y avait de la croissance en Afrique du temps de l'esclavage. Dans ce cas, la croissance voudrait dire qu'on vendait plus d'esclaves d'une année sur l’autre, et qu'on recevait moins de pacotilles en retour. Non l'indice le plus pertinent qu'il faut considérer dans le cas de l'Afrique ( sans démocratie et sans justice sociale institutionnellement enracinée) et surtout d'un pays profondément injuste socialement comme le Nigeria, serait la croissance du PNB/H, la croissance du Produit national brut par habitant...Un tel indice est plus parlant ; il rend compte du progrès humain, et cache moins les fraudes, les corruptions, les détournements et la conservation de la richesse nationale par une caste fermée, égoïste, et sans pitié, et le système impérialiste international ( États-Unis en tête) prédateur implacable des richesses du continent africain...
Rédigé par : Dr Adisoda | 20 mai 2013 à 10:22