ABUJA - La police nigériane a arrêté un certain nombre de journalistes une semaine après que leur journal a rapporté que le président Goodluck Jonathan avait donné des ordres pour pour contrecarrer par tous les moyens y compris par la surveillance, la récente montée en puissance de l’opposition. Le Nigeria dispose d'une presse relativement libre, et vocale selon les normes africaines et même la critique au vitriol du président y est généralement tolérée. Toutefois, la suggestion qu'il aurait eu recours à des tactiques politiques illicites a mis le feu aux poudres. "Oui, nous avons des journalistes en garde à vue en rapport avec des enquêtes en cours," a dit M. Frank Mba, porte arole de la police qui s’est refusé à donner plus de détails. Le porte-parole de la Présidence Reuben Abati la semaine dernière, a décrit les informations publiées par le journal Leadership dans son édition du 2 avril, comme des « élucubrations mensongères » . Il n'était toutefois pas disponible pour réagir à la nouvelle de l’arrestation des journalistes. Le journal a indiqué lundi que quatre de ses journalistes avaient été arrêtés et ont fait l’objet d’une demande de révélation de leurs sources. Selon l'article, M. Jonathan aurait émis la directive de «tout faire pour contrecarrer les partis de l'opposition qui ont fusionné», y compris en surveillant les gouverneurs de l'opposition. L'histoire ne précise pas si l'ordre avait été adressé au gouvernement
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ou au PDP, le parti de M. Jonathan ou à son équipe de campagne. Il faut rappeler qu’au Nigeria les quatre principaux mouvements d'opposition ont annoncé leur fusion en Février, ce qui constitue une menace sérieuse aux ambitions de réélection de M. Jonathan et du PDP dans la perspective des élections de 2015. M. Azubuike Ishiekwene, directeur général de Leadership Group, a qualifié les arrestations d’« affront éhonté et calculé à la liberté de la presse ». «Nous sommes ahuri de voir qu'un gouvernement soi-disant démocratiquement élu en vienne à descendre si bas», a t-il dit dans un communiqué. «Nous restons fidèles à notre histoire et ne seront ni impressionnés ni intimidés par les tactiques musclées du président Jonathan. »
Amené et Trad. par Binason Avèkes |
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