PLAINTE DE BONI YAYI CONTRE LE QUOTIDIEN "LA NOUVELLE TRIBUNE" :
LA LACHETE DANS LA REPRESSION DE LA LIBERTE D’EXPRESSION
Dans sa parution en date du mardi 16 avril 2013, le quotidien "La Nouvelle Tribune" a donné l’alerte à propos de la nouvelle attaque contre la liberté de presse que vient de lancer Boni YAYI en portant plainte contre lui. Le motif de la plainte adressée au Président de la HAAC le 11 mars 2013 et signé par ordre par le Secrétaire général de la Présidence de la République, Mr Emmanuel TIANDO, consiste en ce que « La Nouvelle Tribune a fait siennes et relayé certaines informations sans fondement publiées par le journal La Lettre du Continent n° 654 du 06 mars 2013, journal qu’il juge par ailleurs fiable et crédible, sous le titre : Psychose et répression au sommet de l’Etat ».
Il est demandé au journal « La Nouvelle Tribune d’apporter les preuves de ses assertions sur les points suivants :
1- La mise sur écoute des personnes citées dans son article notamment le Premier Ministre, les membres du Gouvernement, les opérateurs économiques et les opposants.
2- L’installation d’un système sud-africain d’écoute dont le coût s’élèverait à des milliards de francs cfa.
3- L’identité du Directeur corporate de la compagnie de téléphonie mobile interpellé pour qu’il remette les conversations téléphoniques de plusieurs opposants.
4- La relation qui existerait entre la décision de procéder aux enregistrements prise depuis plus d’un an par le gouvernement et la mise sur écoute des populations. »
Boni YAYI et son secrétaire général de la Présidence Emmanuel TIANDO jurent la main sur le cœur que leur souci en portant plainte contre La Nouvelle Tribune devant la HAAC est « de rétablir la vérité, de rassurer et mettre en confiance les populations, de préserver la paix et la cohésion nationale et de sauvegarder l’image de notre démocratie face aux assauts répétés d’une presse téléguidée et manipulée qui bafoue les principes et règles élémentaires de la déontologie et de l’éthique dans les médias ». Le plaignant Boni YAYI qui nomme le Président de la HAAC et assure la magistrature suprême, a déjà jugé : La Nouvelle Tribune est "une presse manipulée", "téléguidée", "qui bafoue les principes et règles élémentaires de la déontologie et de l’éthique dans les médias." La HAAC à ordre n’aura qu’à prononcer le verdict et appliquer les peines.
Nous ne savons pas si jusqu’à ce jour, le Président de la République du Bénin a également porté plainte contre le journal La Lettre du Continent. Aucun communiqué de la Présidence de la République ne le dit. Alors si le souci n’était que de rétablir la vérité, pourquoi au lieu de demander à La Nouvelle Tribune, Boni YAYI et son Secrétaire général de la Présidence, Emmanuel TIANDO n’ont pas écrit à La Lettre du Continent que le journal béninois n’a fait que relayer, d’apporter les preuves sur ces assertions ?
Il suffit de se poser cette question pour voir aussitôt que le souci de Boni YAYI n’est point le rétablissement d’une quelconque vérité, mais de réprimer le journal national qui a eu l’outrecuidance de relayer les informations accablantes sur son pouvoir provenant d’un journal étranger. A voir la plainte de Boni YAYI, les Béninois sous son règne n’auraient le droit d’imprimer, de diffuser, de lire que ce qui plait à lui, leur monarque. Ils devraient même se boucher les oreilles et se bander les yeux pour ne pas commettre le crime d’écouter les radios étrangères, de voir les télévisions d’ailleurs et d’en parler. Ils devraient ne plus lire les blogs étrangers ni échanger sur internet et les réseaux sociaux que les messages laudateurs du prince régnant. Ainsi, en s’attaquant à La Nouvelle Tribune parce qu’il a relayé des informations publiées par une presse étrangère officielle et non interdite au Bénin, Boni YAYI prouve a contrario qu’il est capable de mettre sur écoute toute la population afin de savoir ce qu’elle entend et dit à partir des informations de l’extérieur.
Le Parti Communiste du Bénin proteste contre cette nouvelle aventure répressive et lâche de Boni YAYI et de son secrétaire général Emmanuel TIANDO contre La Nouvelle Tribune et contre la liberté de presse au Bénin. Il apporte tout son soutien au journal et appelle tous les démocrates à le faire.
Ce qui tue la démocratie au Bénin et non en ternit seulement l’image, ce ne sont pas les reprises et relais de la presse étrangère mais les assauts répétés de Boni YAYI et de la HAAC à sa dévotion contre les libertés. Alors la préservation de la paix et de la cohésion nationale ne sont possibles qu’en arrêtant la main assassine qui tue les libertés, affame les hommes, bouche, hypothèque et détruit l’avenir de la jeunesse. Le peuple n’aura la paix et les libertés garanties qu’en destituant et en jugeant les auteurs, du genre de Boni YAYI qui violent les libertés.
Cotonou, le 18 avril 2013
Pour le Parti Communiste du Bénin
Le Porte-Parole
Jean Kokou ZOUNON
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