M. le Président, merci de répondre à 2Interview. Voici ma question
Vous avez passé le plus clair de votre temps à voyager dans les beaux pays occidentaux, comme la France, le Canada, l’Allemagne, la Belgique etc. ainsi que les grands pays du monde tels que la Chine, le Japon, l'Inde, le Brésil etc. Mais en guise de réciprocité--cette réciprocité qui donne du sens à votre zèle voyageur--c'est le président d'un pays mis au ban des grandes nations occidentales, l’Iran, qui vous rend visite en la personne de M. Mahmoud Ahmadinejad. Cette visite salutaire pour votre odyssée diplomatique jusqu'ici solitaire et unilatérale--puisque vous êtes plus visiteur que visité, et que sur 100 voyages présidentiels, vous avez moins de trois visites présidentielles en retour--est elle soutenue de votre côté par une éthique de conviction ?
On se souvient que naguère, et longtemps durant, vous étiez fourré avec le colonel Kadhafi auquel vous ne manquiez de faire des visites fréquentes ou inopinées. Cette amitié avec Kadhafi a culminé avec la tenue en 2008 de la Conférence de la CENSAD à Cotonou, Conférence qui, elle-même, a culminé en un vaste scandale de détournement au centre duquel on retrouve vos ministres les plus proches. Mais, lorsque l'Occident, la France de Sarkozy en tête, a décidé d'éliminer politiquement Kadhafi, vous n'avez pas levé le petit doigt, fût-il symbolique. Contrairement aux présidents du Mali, ou de l'Afrique du Sud qui eurent à se prononcer contre l'agression brutale de l'Occident, vous avez fait motus et bouche cousue, et vous vous êtes planqué. Pendant ce temps, l'homme que vous visitiez auparavant, et qui était votre ami, était harcelé par l'Occident, qui a fini par avoir sa peau. Vous n'avez pas semblé indigné de ce fait ; au contraire, comme si de rien n'était, la vie a continué son cours normal ainsi que vos voyages au long cours à travers le monde. Vous n'avez de joie plus excitante, et d'obsession plus vicieuse que d'aller vous agenouiller devant ses assassins. Tout cela, doit-on le croire, au nom de la realpolitik ou du réalisme de survie personnelle. Alors précisément M. le président voici la question. À supposer que les relations entre l'Iran et l'Occident se tendent et que votre actuel hôte et ami soit traqué par le même Occident, feriez-vous la même chose que vous avez fait avec Kadhafi ? Jouerez-vous à l'aveugle sourd-muet si, par exemple, à l'instar de ce qu'ils ont fait à Kadhafi, les occidentaux déclaraient la guerre à l'Iran, faisaient tomber son président et parvenaient même à l'assassiner ? C'est cela que nous appelons la diplomatie de conviction par opposition à la diplomatie de cornichon dans laquelle vous brillez si passionnément… Qu’en pensez-vous, M. le Président ?
La Réponse Imagée de S.E.M. Le Président de la République, le Dr Yayi Boni
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Mutisme dites-vous sur l'intervention en Libye, oh que non, real politik oblige:
« Le Mali est la cible du terrorisme international et le traitement de ce problème relève de la communauté internationale. L’OTAN est allée en Afghanistan pour combattre le terrorisme, en Libye pour protéger la population, alors pourquoi l’OTAN ne s’impliquerait pas au Mali pour protéger le peuple qui souffre ? », s’est questionné le président de l’UA devant l’auditoire et les journalistes présents. (déclaration DANS UN DISCOURS au Canada)
Rédigé par : Thomas Coffi | 17 avril 2013 à 19:55