Le Bénin n’aura jamais autant mérité son nom qu'en ces temps funestes de la gouvernance infâme de M. Yayi. Car la trahison sème la discorde. Et le peuple trompé, et renvoyé à son statut pluriséculaire d'objets d'exploitation s'anime. Il refuse sa condition d'objet inanimé, réifié, de laissé-pour-compte, de bête docile de nos villes et campagnes, qui produit le coton avec lequel à Cotonou un ramassis de politiciens se fait milliardaire, roule carrosse, fait des voyages présidentiels sans fin, mène la belle vie pendant que lui sue, saigne et se meurt. Oui, le Bénin n’aura jamais mérité son nom qu'en ces temps lugubres où un fou de voyages et de corruption, un fou de tyrannie s'est imposé à sa tête et n’en fait qu’à sa tête. Oui le peuple est en colère ! Le Peuple étouffe. Le Peuple est en rogne, prêt à l’explosion finale.
Le Dahomey avait été changé de nom par les idéologues pseudo-marxistes et autres militaires bas-bleus, pour restaurer disait-on la neutralité identitaire et la concorde. Le nom Bénin avait été choisi, prétendaient ces historiens du dimanche, pour immortaliser la grandeur de l'empire régional du même nom. Or le nom Bénin est d'origine yoruba, comme le nom Danhomè est d'origine fon. Bénin, historiquement et étymologiquement vient de l'expression yoruba «ilè ibinu » qui signifie terre des ennuis et vexations, terre de discorde.
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Il s'agissait bien entendu de la discorde entre les Yoruba et leurs voisins Edo. Cela n’est pas sans rappeler l’origine du royaume Danhomè qui était aussi à sa manière la terre de la discorde entre les descendants d'Adjahouto et ses primo-occupants yoruba. Si bien que changer le nom Dahomey en Bénin n'aura donc rien changé en termes de neutralité identitaire encore moins en termes de discorde. C’était comme tomber de Charybde en Scylla. Et aujourd'hui, la folie politique d’un homme, M. Yayi, nous installe dans cette vérité historique. Cette folie politique pousse le peuple à bout. Oui, le Bénin est plus que jamais un “ilè ibinu”, terre de discorde entre le peuple et celui qui a décidé de piétiner son destin. Mais la discorde engendre la colère, celle d’un peuple qui en a marre !
Éloi Goutchili
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