Il paraît que, en vue de faire son propre lobbying pour un second mandat exceptionnel à la tête de L’UA, dont il semble enivré, Yayi Boni aurait loué un jet pour aller de pairs en pairs plaider sa cause. Et le Bénin dans tout ça ? Zéro ! Le Bénin ne compte pas. Il faut que M. Yayi reste dans son bunker car après L’UA c'est le chaos, le face-à-face avec le réel ; les comptes à rendre sur le plan politique intérieur ; le feu de la culpabilité brûle encore. Et pour sa sécurité politique personnelle, M. Yayi n'hésite donc pas à mettre à contribution le budget national alors que les Béninois croupissent dans la misère, ne peuvent pas prendre leurs trois repas par jour, restent impuissants face aux multiples difficultés de la vie quotidienne. Déjà, son train de vie déjanté et le fonctionnement de la présidence de l'Union Africaine sont, paraît-il, greffés sur le budget national. Et, non content de ça, voici que notre président veut récidiver et faire saigner davantage le pays, pour sa sécurité et son bonheur politiques personnels. Et pour ce faire, il va louer un jet aux frais d'un petit pays comme le Bénin. Que va-t-il demander ou dire à ses pairs qui mérite qu'il fasse la tournée intempestive de leurs capitales ? Que va-t-il dire qu'il ne peut dire par d'autres moyens ? Mais la vérité est claire et colle à la peau de M. Yayi ; elle révèle ses méthodes d'une idiotie aussi comique que pathétique. Nul doute qu'il compte impressionner ses pairs africains par ses génuflexions qu'il n'hésite pas à dégainer au quart de tour pour jouer les humbles et les tout petits. Mais le Bénin, sous sa présidence, est tombé si bas que le fait que son président s'abaisse davantage à s’agenouiller devant ses pairs ne peut pas faire grande impression. Il paraît que le boulot de président de L’UA est si prenant, si fort entamé et en chantier qu'il faille nécessairement le finir ; et comme il n'y a pas de LEPI à truquer et de holdup électoral à faire, il veut payer de sa personne, aller se jeter à genoux devant ses pairs, les émouvoir par ses supplications, leur demander de le laisser sauver l'Afrique par son génie politique et son savoir-faire des guerres et des tensions qui la menacent. Lui seul peut sauver l'Afrique en détresse.
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Il a si bien commencé, il faut le laisser continuer un an, deux ans voire trois !…
Nous avons là un modèle du schéma psychologique de l’éternisation au pouvoir. Schéma qu'il a déjà commencé à appliquer au Bénin et en raison duquel notre pays vit au ralenti, entre chasse aux empoisonneurs imaginaires et chicanes judiciaires contre les empêcheurs d'éterniser en rond… Yayi Boni ressemble à s'y méprendre à ce personnage du livre d'Amos TUTUOLA. « L'Ivrogne dans la Brousse », qui tient toujours à finir ce qu'il a commencé. Depuis qu'il est né il en a toujours été ainsi. Aussi, pendant que perché sur un arbre, il voit deux personnes qui se battaient tomber dans un ravin et mourir, il en déduit qu'ils continueront évidemment de se battre dans l'au-delà, et décide sans autre forme de procès de se suicider pour continuer à voir la suite du combat passionnant, et qui l’emporterait… Que Yayi Boni meure pour l’Afrique s'il le veut mais de grâce qu’il laisse le Bénin tranquille, ainsi que son budget, et cesse de dilapider nos maigres sous pour de mesquines futilités. Sa volonté de briguer un second mandat à la tête de l'UA est une folie, car le Bénin n'a pas les moyens de prendre à sa charge la Présidence de l'UA pendant deux ans ! De toute façon, qu'il se le tienne pour dit : UA ou pas, tôt ou tard, il sera rattrapé par ses crimes.
Aminou Balogun
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