Pourquoi Yayi Boni ne Manque pas d'Air

Mon Idéo Va Court, Vole et Tombe sur…:

Mandat d'Arrêt International contre Lionel AGBO.

Un de plus, cela frise l'overdose. Les organisations policières internationales et les autres nations seront donc au service des fantasmes autocratiques du gouvernement béninois et de son chef qui délivrent ces mandats pour un oui ou pour un non, au point de les dévaloriser. Cela montre le paradoxe de l'approche parodique du pouvoir chère à M. Yayi. Voilà un homme qui s'est accroché au pouvoir après une parodie d'élections ; cela ne l'empêche pas d'être vexé d'avoir été critiqué comme président, alors qu'un minimum de pudeur aurait voulu qu'il fasse profil bas lorsqu'un de ses concitoyens, dans l'exercice de son droit constitutionnel émet des critiques sur son action. Non content d'être en rogne, il actionne sa justice aux ordres pour prononcer des peines d'emprisonnement contre un citoyen honnête. D'où lui vient une telle fureur de la part de quelqu’un qui, s'il existait un espace absolu de vérité où chaque chose prenne sa vraie valeur, ne pourrait qu’en être confondu dans ses tromperies et menteries ? D'où lui vient cet aplomb, ce cran d'exiger d'être respecté comme président de la république alors qu’hormis tout le théâtre qui permet de le tenir pour tel, dans l’absolu, face à lui-même et à Dieu, il sait qu'il a truqué des élections et volé la place d'un autre au grand mépris du peuple? C'est tout de même renversant. Comment peut-on croire à ce point au fait accompli de sa propre vision parodique de la vie politique ? Il est vrai qu'à force de mentir aux autres sans arrêt, on finit par se mentir

à soi-même. Mais tout de même ! Comment prendre au premier degré les effets de cette parodie ? Comment ne pas être un tantinet circonspect, devant l'autorité ultime de la vérité cachée tout simplement parce que la parodie la surplombe et gouverne les apparences ? Comment oser mettre en branle et en alerte les institutions judiciaires et policières de la planète tout entière après avoir instrumentalisé la justice pour faire condamner un concitoyen sous prétexte qu'il vous aurait insulté en tant que président de la république alors que vous savez pertinemment que votre élection présidentielle, à l’instar de votre justice est parodique ? Décidément Yayi Boni ne manque pas d'air car il ne se prend pas seulement pour le centre du Bénin mais quelque part aussi pour le centre du monde. Éloi Goutchili