Il y a à boire et à manger dans les Yoruba movies. Mais il est surprenant parfois d’y découvrir des perles, films simples et vrais d’une force allégorique éblouissante. Tel est le cas de Saworoide. de Tunde Kelani, un classique à voir et à revoir. Un autre film plus récent de Yoruba Movies explore avec minutie la même veine allégorique dans le domaine politique, avec une vraisemblance évocatrice qui en fait presque un récit à clef. Il s’agit de OYELAJA. L’histoire se déroule dans un des états yoruba du Nigéria et montre dans une description réaliste les tractations qui mènent à l’élection de l’Apase, le Gouverneur. Entre meurtres, intrigues, corruption, faux et usage de faux, trahison et abus en tous genres, il nous donne à voir le pouvoir africain en lui-même. Le récit atteint à une dimension universelle car, on peut y lire aussi certaines constances de la vie politique partout ailleurs dans le monde. Les Nigérians et notamment les Yoruba étant des frères directs des Béninois, tout ce qui se passe dans ce pays voisin ressemble comme deux gouttes d’eau à ce qui se passe chez nous.
Entrez la légende de la vidéo ici
|
Ainsi, si vous voulez savoir comment Yayi Boni a pris le pouvoir en 2006, comment il l’a conservé en 2011, comment et pourquoi, Dangnivo a disparu, comment Yayi Boni compte se perpétuer au pouvoir, pourquoi on nous rebat les oreilles aujourd’hui avec cette histoire farfelue d’empoisonnement, regardez OYELAJA. tout y est… Petite précision, le film est en yoruba – c’est peut-être une différence de taille que les Nigérians ont sur nous : ils prennent leurs langues nationale au sérieux et là-dessus ne se laissent pas distraire par les séquelles de l’assimilationnisme que nous autres francophones nous trainons depuis l’époque coloniale et qui nous fait mépriser passionnément nos langues nationales, tandis qu’en dehors de nous vanter de connaître la langue du Blanc, celle-ci nous essouffle bien vite et nous ne savons pas la chevaucher pour un long voyage de découverte et de connaissance… Bref, trêve de sermon sur nos bêtises congénitales, regardez plutôt ! |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.