Brève descriptionLa dense forêt sacrée d’Osun, à la périphérie de la ville d’Oshogbo, est l’une des dernières zones de la forêt primaire qui subsiste au sud du Nigéria. Elle est considérée comme la demeure d’Osun, une des divinités du panthéon yoruba. La forêt, sillonnée par la rivière Osun, abrite des sanctuaires, des sculptures et des œuvres d’art érigés en l’honneur d’Osun et d’autres divinités yorubas. La forêt, désormais considérée par tout le peuple yoruba comme un symbole identitaire, est probablement la dernière forêt sacrée de la culture yoruba. Elle témoigne de la coutume, jadis très répandue, qui consistait à établir des lieux sacrés loin de toute habitation humaine. Brève synthèse Il y a un siècle, les bois sacrés abondaient sur les terres des Yorubas : chaque ville avait le sien. À l’heure actuelle, la plupart sont délaissés, ou leur superficie a beaucoup diminué. Mais à 250 kilomètres de Lagos, au cœur d’Oshogbo, capitale de l’État d’Osun fondé il y a quatre siècles dans le sud-ouest du Nigéria, la plus grande forêt sacrée qui ait survécu au passage du temps, Osun-Oshogbo, est encore vénérée de nos jours. Dense, la Forêt sacrée d’Osun est l’une des dernières futaies primaires qui subsistent dans le sud du Nigéria. En son cœur sinuent les méandres de l’Osun, la rivière qui porte le nom de la divinité des cours d’eau, dont elle est la demeure spirituelle. Sous la frondaison, 40 sanctuaires, sculptures et œuvres d’art ont été érigés en l’honneur d’Osun et d’autres divinités yorubas, pour nombre d’entre eux au cours des quatre dernières décennies : on recense deux palais, cinq lieux saints et neuf lieux de culte disposés tout au long des rives de l’Osun, tous avec leurs prêtres ou prêtresses attitrés. Les nouveaux ouvrages d’art installés dans la Forêt d’Oshogbo en sont la marque distinctive : elle est la seule à abriter une forte proportion de sculptures du XXe siècle, érigées pour renforcer les liens entre les hommes et le panthéon yoruba et témoigner de la manière dont les villes yorubas ont été édifiées et se sont développées au contact des esprits de la forêt. La restauration de la Forêt par des artistes lui a conféré un regain d’importance : elle est devenue sacrée pour tous les Yorubas qui vivent au Nigéria, et un symbole de son identité pour la diaspora yoruba. La Forêt est un site religieux dynamique, où le culte est exercé au gré de célébrations quotidiennes, hebdomadaires ou mensuelles, selon le cas. En outre, chaque année, durant 12 jours de juillet et d’août, des processions festives s’y déroulent, qui renouent les liens mystiques entre la déesse et la population d’Oshogbo, assurant la préservation des traditions culturelles vivantes des Yorubas. La Forêt est aussi un herbier naturel où sont présentes plus de 400 espèces de plantes, parmi lesquelles des variétés locales, dont plus de 200 possèdent des propriétés médicinales. Critère (ii) : Le développement du mouvement du Nouvel Art sacré et l’intégration de Suzanne Wenger, artiste autrichienne, à la communauté yoruba, ont constitué un terrain fécond pour les échanges d’idées, qui ont revitalisé la Forêt sacrée d’Osun. Critère (iii) : La Forêt sacrée d’Osun donne l’aperçu le plus complet – et c’est peut-être aussi le seul qui subsiste – d’un phénomène jadis généralisé, qui était caractéristique de chaque établissement humain des Yorubas. Elle est aujourd’hui l’emblème des forêts sacrées yorubas et une illustration de l’appréhension de l’univers par ce peuple. |
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.