À quoi sert la démocratie lorsque le président peut faire ce qu'il veut en définitive, et bénéficie en cela d'une tolérance anticonstitutionnelle ? À quoi sert la démocratie lorsque son élection ou sa réélection, loin de dépendre du vote réel du peuple est le produit mixte d'intrigues violentes, résultant de fraudes en tout genre, de corruption à coups de milliards, de contrôle tarifé des institutions garantes des élections ? À quoi sert la démocratie lorsque le vote du peuple ne compte pas, lorsque le vote du peuple n'existe pas, lorsque l'organisation et la tenue des élections sont une vaste supercherie au résultat prédéterminé ? À quoi sert la démocratie lorsque l'issue de l'élection du président dépend du bon vouloir de divinités néocoloniales activement représentées par les ambassadeurs de France, de l'union européenne ou des fameux soi-disant Partenaires économiques et financiers (P.E.F.)? À quoi sert la démocratie lorsqu’il suffit que le président en exercice veille à satisfaire les intérêts de la France, les malversations de son ambassadeur, le rêve d'enrichissement personnel des acteurs clés de la nébuleuse des O.N.G. et P.E.F. pour être assuré de sa réélection ? À quoi sert la démocratie lorsque la constitution est foulée aux pieds dans sa lettre comme dans son esprit ? À quoi sert la démocratie lorsque l'idée d'alternance est anesthésiée, détournée, trafiquée et méprisée ? |
À quoi sert la démocratie lorsque la constitution fixe la durée du mandat présidentiel à 5 ans tandis que les milieux politiques constitués nationaux et internationaux tablent sur la normalité d'une durée de 10 ans et considèrent qu'il n'y a pas péril en la demeure tant que cette normalité implicite, putative et autoritaire n'est pas outrepassée ? À quoi sert la démocratie lorsque le peuple est infantilisé et l'issue des élections présidentielles dépend de décisions paternalistes, prises par-dessus sa tête dans des conclaves de trafiquants politiques nationaux et internationaux ? À rien d'autre qu'à la masturbation lexicale, abus de langage pour abus du peuple et de biens sociaux, marché de dupes, corruptions et impunité, théâtre de forme, vaste supercherie, continuation en temps moderne de l'antique domination-pillage de l'Afrique Noire. Toutes choses auxquelles l’ignorance des peuples et quelques dormitifs tarifés prêtent une apparence de réalité : mais pour combien de temps ? Bola Ajibola |
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