Selon l’auteur, la création tous azimuts par l’État, des facultés dans plusieurs localités du Bénin, constitue une menace pour l’enseignement supérieur.
Curieuse et mal à propos fut cette visite que fit le ministre béninois chargé de la Communication à l’Institut Cerco baptisé, comme bien d’autres structures d’enseignement supérieur privées du pays, « Université », même si rien ne peut justifier cette appellation malgré tous les équipements ultra modernes dont il dispose. Mais là n’est pas notre propos en ce moment. Elle est venue bien mal à propos, en effet, cette visite parce qu’au moment où l’Etat veut créer des universités dans tous les bourgs, une autorité gouvernementale s’extasie devant des équipements sophistiqués d’une institution privée et promet même au Directeur de ladite « université », une aide pour développer l’existant.
Ce qui est étonnant
Des équipements dont ne pourront disposer, pas de si tôt en tout cas, les universités envisagées. Ce qui est étonnant, c’est qu’il ne s’agit même pas d’une démarche initiée par le Ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Est-ce à dire que chaque département ministériel peut rêver et créer une institution universitaire partout où bon lui semblerait ? C’est à se demander alors s’il existe dans notre pays une carte universitaire et un ministère chargé de l’établir.
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La grande question qui se pose dès lors est de savoir si, en créant une faculté dans toutes les localités pressenties, notre pays peut prétendre disposer demain de cadres compétents nécessaires pour la marche en avant du Bénin. Regardons, en effet, la situation de plus près. Combien de villes peuvent abriter, sans être confrontées à une extrême indigence matérielle et technique, une université digne de ce nom? Quand on vit à Cotonou, à Porto-Novo, à Abomey, à Parakou ou à Natitingou par exemple, quelle expérience avons-nous de la situation de l’énergie électrique fournie par notre Société nationale ? Tout, absolument tout est à la merci d’un courant électrique erratique ; à moins que, pour les besoins de la cause, l’on pense installer partout des panneaux solaires pour éradiquer ce fléau. Et, à quel niveau se situe la possibilité d’utilisation des technologies de la communication, l’internet et autres facilités techniques modernes ? Toutes choses indispensables et nécessaires de nos jours, en ce 21e siècle, pour pouvoir espérer que le Bénin se rapproche quelque peu de certains pays africains et pour voir fonctionner dans des conditions acceptables une université.
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