Le président français, François Hollande, pour participer à la commémoration du 68e anniversaire du martyre des 99 pendus de Tulle, à l'instar de son voyage en Normandie dans le cadre de la célébration du D Day, s’est déplacé en voiture : 450 km ! Or il est de notoriété nationale au Bénin que notre président, Monsieur Yayi, pour ne pas le nommer, est un passionné d'hélicoptère. Pour un oui ou pour un non, ce président qui s'est fait élire en 2011 par K.-O. et hold-up électoraux sur fond de LEPI truquée, se fait son petit cinéma de “Air Force One”. Va-t-il à Calavi ? Hélicoptère ! Va-t-il dans l’Ouémé ? Hélicoptère ! Va-t-il à Abomey ? Hélicoptère ! Patati, hélicoptère ! Patata, hélicoptère ! Au prix parfois de périlleuses traversées ou de risques d'accident fatal. Quand le président d'une nation 100 fois plus riche que la nôtre peut se contenter d'une voiture pour parcourir 450 km, n'est-il pas aberrant de voir que le ci-devant Yayi, président d'un pays pauvre, dépendant souvent de l'aide des pays comme la France, se pique d'utiliser à tout bout de champ l'hélicoptère ? 100 km, hélicoptère, 20 km, hélicoptère et même 10 km… !
Que les astreintes auxquelles se soumet le tout nouveau président français ne doivent être jugées que sur la durée va de soi. Que cela relève de l'illustration de ses promesses de “présidence normale”, on l’admet volontiers. Mais le fait est là, que cette comparaison mérite réflexion. Car de l'autre côté, il ne manquerait pas de raisons justifiant l'utilisation de l'hélicoptère dans un pays pauvre comme le Bénin. En effet le seul état des routes est déjà en soi un sujet de préoccupation. Mais l'état des routes justifie-t-il cette manie de l'hélicoptère dans laquelle s'illustre M. Yayi ? Ou bien n'est-ce pas plutôt là la traduction de ce choix aveugle de l'élite africaine, souvent autoproclamée, entre corruption et arbitraire, népo-
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tisme et fait de prince, de vivre au-dessus des moyens du pays, de se moquer comme d'une guigne de sa réalité économique ? Le choix de ne pas respecter les proportions entre la gabegie d'Etat et la misère du plus grand nombre.
En dehors de toute polémique, cette question ne manque pas de pertinence. La comparaison avec la France est d'autant plus éclairante qu'il ne s'agit pas d'un exemple au hasard ; la France n'est pas un pays pris au hasard sur la carte du monde. La France est l’ancien colonisateur, celui dont nous parlons officiellement la langue, dont nos institutions sont calquées sur le modèle des siennes, bref un pays occidental de référence. D'où vient-il que nous préférions imiter les travers de ce modèle alors que nous refusons cyniquement et non moins passionnément de nous conformer à ses bonnes manières, aux bonnes habitudes qui méritent d'être suivies, surtout pour de pauvres pays comme les nôtres ? Pauvres pays riches en aberrations !
Éloi Goutchili
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Le ministre de l'Intérieur kényan tué dans un crash d’hélico
http://blaisap.typepad.fr/mon_weblog/2012/06/le-ministre-de-lintrieur-knyan-tu-dans-un-crash-dhlico.html
Rédigé par : BA | 10 juin 2012 à 18:45