Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Trop de “Ba” et pas de “Oh”…
Cet homme aurait pu être un Japonais ou un Chinois, mais c’est un Coréen. Il s’appelle Oh Se-hoon. Il est dans une position de repentance. Il a fait une faute politique et en tire les conséquences. Il démissionne et s’excuse publiquement… La faute ? Non, il n’a pas détourné les biens publics, il n’a pas le syndrome de DSK, il n’a pas mené une vie dissolue au frais de l’Etat. Il venait seulement de perdre un vote concernant la catégorie sociale des élèves qui selon lui devraient avoir droit au repas gratuit à l’école. Sa sensibilité conservatrice l’a porté sans doute à se montrer plus impitoyable. Il s'en repentit lors d’une conférence publique tenue le 26 aout 2011, au cours de laquelle entre affliction et courbette, il annonce sa démission. On a vu dans les mêmes conditions, des hommes politiques ou PDG japonais, se repentir en public de leurs erreurs de gestion, pleurer et demander pardon pour les fautes qu'ils ont commises. D’autres vont jusqu'à tirer des conclusions radicales de leur responsabilité en se suicidant. Nous qui allons superficiellement en besogne dans la comparaison des pays comme la Corée et le Sénégal en trouvant motif du fait qu’il n’y a guère longtemps ces pays étaient au même niveau économique pour espérer nous hisser au même niveau socioéconomique et technologique aujourd’hui, nous ne prenons pas en compte la dimension éthique du développement. Entre la Corée et le Sénégal, la |
différence éthique se mesure pourtant en année-lumière ! Outre le fait que nous ne placions pas l’effort et le travail acharné au même firmament de nos préoccupations individuelles et collectives, outre le fait que nous ne cultivions pas le même lien social et ne donnions pas à la force collective la même place motrice dans le développement de la société, quel dirigeant africain a jamais démissionné de son poste ? Quel dirigeant africain a-t-il jamais reconnu sa faute ? Sans parler d’une reconnaissance publique et de scènes d’auto-affliction comme celles qui sont courantes dans la sphère confucéenne? Aucun, bien entendu ! Loin de reconnaître leurs fautes et d’assumer leurs responsabilités, les dirigeants africains préfèrent les éluder ou faire des fuites en avant dans des conflits de personnes aboutissant à des guerres et à des crimes encore plus graves… Dans ces conditions, surtout venant de la part de soi-disant intellectuels, quelle ignorance, quelle naïveté imbécile que de vouloir comparer la Corée et le Sénégal, l’Afrique et l’Asie ? Dans ce cas, comparaison devient raison d’inquiétude pour notre sens de discernement. Le drame de l’Afrique c’est qu’elle a trop de “Ba” et pas de “Oh”… (Photo: Truth Leem / Reuters) source |
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