LA BASE DE TOUT DIALOGUE POLITIQUE AVEC YAYI BONI, C’EST SON DEPART DU POUVOIR Le lundi 21 mars 2012 à partir de 7 heures du matin, le pouvoir faisait défiler en bande passante sur des chaînes de télévision, notamment sur Golf TV, le communiqué ci-après : « Le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement invite les représentants des partis politiques, toutes tendances confondues, exerçant leurs activités sur toute l’étendue du territoire national à une rencontre à la Présidence de la République, boulevard de la Marina, le lundi 21 mai 2012. Au menu des discussions : la Constitution, la LEPI, le statut de l’opposition, les réformes économiques… La mise en place doit être terminée pour 12 heures 00 ». Un peu plus tard vers 8 heures, ce même lundi 21 mai, on pouvait lire en bande passante sur l’ORTB, le communiqué ci-après : « Dans le cadre du dialogue politique, le Chef de l’Etat invite les représentants des partis et alliances de partis politiques, FCBE, RB, G13 Baobab à une rencontre à la Présidence de la République, Boulevard de la Marina le lundi 21 mai 2012. Au menu des discussions : la LEPI, le statut de l’opposition, les réformes économiques… La mise en place doit être terminée pour 11 heures 30. ». Ces deux communiqués différents issus du même Chef d’Etat et publiés en moins de deux heures d’intervalle appellent des observations suivantes : 1.- Manifestement, il y a au niveau du Chef de l’Etat un cafouillage dénotant et reflétant une situation de chaos au sommet de l’Etat. 2.- La méthode d’invitation des partis, un lundi matin à 7 heures par un communiqué défilant en bande passante est pour le moins cavalière. En effet, les partis politiques sont, d’après la Constitution en vigueur dans notre pays, des institutions chargées d’animer la vie politique. Le ministère de l’Intérieur ou celui chargé des relations avec les institutions disposent des coordonnées téléphoniques des représentants des partis politiques et devraient pouvoir, même en cas d’urgence, les saisir. On ne peut donc se lever et les inviter par un communiqué radio ou télévisé à se présenter dans les heures qui suivent pour débattre de sujets qui, par ailleurs, ne présentent pas un caractère de catastrophe imprévue. Cette méthode cavalière indique encore une fois la nature autocratique du pouvoir en place qui pense qu’il peut disposer à son humeur et à sa guise de tous les biens et personnes (physiques et morales) sous les cieux au Bénin. 3.- En ce qui concerne les sujets à débattre, on sait que le Président de la République en personne a œuvré pour ses intérêts : avec la LEPI pour réaliser le hold-up électoral de mars 2011, avec le projet de révision de la Constitution pour y introduire des éléments régressifs contre les libertés et se perpétuer au pouvoir après 2016, avec les réformes économiques pour noyer les opérateurs économiques nationaux « non dociles » et sauvegarder les intérêts des monopoles étrangers. 4.- Toutes ces agitations et incohérences qui s’observent au sommet de l’Etat ne prouvent qu’une chose : YAYI Boni, au pied du mur du fait d’une gestion catastrophique du pays et de son rejet par la majorité du peuple, cherche des voies de sortie, il cherche les voies et moyens de gagner du temps pour d’autres intrigues et entreprises anti-peuple. Sa fébrilité à inviter les dirigeants politiques de « l’opposition » comme de la mouvance "dans le cadre de dialogue politique" ne vise qu’à distraire l’opinion publique des crimes dont quotidiennement il se rend comptable. 5.- Si YAYI Boni était attaché au « dialogue politique », il devrait tirer toutes les conséquences de la situation actuelle et objet du sombre tableau encore dépeint le dimanche 20 mai dernier par les femmes des marchés en ces termes : « Un cafouillage au sommet de l’Etat s’empare des réformes évoquées par la « Refondation » sur les cendres du "Changement". Le pouvoir d’achat s’amenuise. L’argent ne circule plus. Le commerce périclite. Se nourrir devient difficile. La précarité s’élargit. La jeunesse désespère. Se débrouiller pour survivre devient aléatoire. Plus rien ne marche ». Les seules conséquences logiques de ce chaos et pour un « dialogue politique » apaisé avec le peuple, c’est de se retirer du pouvoir. Ainsi, le meilleur menu des discussions et du dialogue politique à proposer par Boni YAYI, s’il aime vraiment le peuple, devrait être l’organisation de son départ du pouvoir et la mise en place d’un Gouvernement Patriotique composé des combattants de proue des travailleurs et des patriotes. 6.- Nous savons bien que Boni YAYI n’en arriverait pas là de son plein gré, il voudra continuer de s’imposer par la force brutale, aggravant ainsi les charges dont il devra répondre un jour devant le tribunal du peuple. Mais alors, qu’il cesse d’amuser la galerie, de s’amuser au dépens de la vie et de l’avenir des travailleurs et de la jeunesse. Cotonou, le 21 mai 2012 Le Parti Communiste du Bénin
|
|
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.