Imaginez que, acculé comme chacun sait qu'il était, depuis plusieurs mois, aidé effrontément aussi bien par des hommes de main de son parti que par une noria de traîtres déguisés du rang de Martine Aubry, Manuel Valls , ou même du tonitruant Jean-Luc Mélenchon, Sarkozy organise les élections du 22 avril non seulement en arrivant en tête mais, Ô cynisme suprême, en obtenant plus de 50 % des voix et donc en étant élu dès le premier tour ! Imaginez cela et vous aurez le Bénin démocratique et soi-disant refondateur du Généralissime Docteur Yayi Boni. Ce n'est pas au Bénin en effet qu'allait se passer ce qui vient de se passer en France, au vu des résultats du premier tour des élections du 22 avril 2012. Quand on sait que ces anomalies, coups de force, et actes arbitraires qui arrivent plus souvent chez nous, ceux qui les soutiennent, les encouragent ou les commanditent en Occident ne sont même pas en mesure d'en esquisser le moindre geste chez eux, quand on sait cela on mesure toute la bêtise historique de la tragi-comédie politique qui régit notre destin d'Africains, ex-peuples esclavagisés, colonisés, et toujours dominés, dirigés en trompe-l'œil par une sordide engeance de serviles écervelés dont le bonheur intime est d'être manipulés à distance par leurs “amis”, les Blancs. Car quoi, qu'est-ce que la France de Sarkozy a de moins que le Bénin de Yayi ? En France, alors qu'il est en bien meilleure posture que ne l'était Yayi Boni en mars 2011 au Bénin, Sarkozy a été battu par
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son challengeur et arrive deuxième au second tour, battant par la même occasion un triste record dans l'histoire des élections de la Ve République en France. À ce triste record, Yayi Boni avait déjà répondu en mars 2011 par un record tout aussi triste : celui du K.-O. électoral. Par son élection truquée— au trucage cyniquement organisé—Yayi Boni ne devenait-il pas le premier président de l'histoire du Dahomey/Bénin à n'avoir pas eu besoin d'un deuxième tour pour être élu ou réélu président ? Il faut avoir du cran, se savoir intouchable pour ainsi renverser les idoles, oser et imposer l'improbable sinon l'impossible. Qu'est-ce que la France de Sarkozy a de moins que le Bénin de Yayi ? Eh bien un peuple mûr, une classe politique moins corrompue ; un plus grand respect du peuple indexé sur une plus grande capacité de celui-ci à se faire respecter. Toute la différence entre un grand peuple, une grande nation et une nation pour rire, un peuple sans âme, un peuple dont les ressortissants de la partie majoritaire, héritiers de l'aliénation coloniale, entretiennent la division pour aller se vendre au plus offrant aux représentants de la partie minoritaire qui n'ont pour seule compensation existentielle que l'obsession d’être Présidents !
Mais ce plus sordide et honteux ou l’Art du K.-O. électoral , la bêtise, est-il vraiment à notre avantage ?
Éloi Goutchili
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