Chassez le naturel, il revient au galop. La farce des déclarations de « je vous aime » la main sur le cœur lancées à tout propos par Boni YAYI ne résiste pas à sa nature d’autocrate dictateur, élève des Ben ALI ou autre EYADEMA père. Celui qui se prend pour Dieu sur terre au Bénin, n’admet pas que ses commandements ne soient pas suivis. Alors, aussitôt, tel Jupiter, il fulmine et déverse, depuis les cieux de son palais, sa foudre sur les mécréants qui osent défier sur terre sa divine et suprême Haute autorité. Ainsi, le maître de la terre et des cieux au Bénin a-t-il décidé de punir les enseignants ingrats, à qui tout a été donné mais qui ont osé réclamer leur droit. Les malheureux ont oublié qu’il n’y a pas au pays de Boni YAYI de droits acquis, pas de doit de grève garanti ; tout droit peut être retiré, ce que la divinité, ministre chargée de l’administration des fonctionnaires, Mêmouna KORA-ZAKI a bien rappelé. Ainsi, les enseignants grévistes seront privés de salaires et condamnés à se nourrir, eux et leurs familles de l’eau de puits et de l’air du temps. Les directeurs d’établissements qui ne se mettront pas à exécuter la volonté du Dieu sur terre au Bénin seront, non pas limogés, mais radiés. Tout le monde, chefs de quartier, parents d’élèves, est appelé à veiller à l’application de ces commandements divins en se transformant en inquisiteurs des enseignants.
Seulement, voilà, toute cette furie répressive ressemble pour les humains d’un certain âge au Bénin, à celle d’une ancienne calamité connue, combattue et vaincue en 1989, l’autocrate KEREKOU, aujourd’hui mentor du nouveau dieu proclamé. Pire que l’ancienne calamité, le nouveau Jupiter a pillé les caisses du trésor par toutes sortes de manœuvres démoniaques, distribué des pans du domaine public à ses amis et associés mafieux, attenté aux épargnes des citoyens comme dans la fameuse affaire SOAGA et plus récemment avec l’affaire ICC. Les bons du trésor et les emprunts obligataires sont dilapidés au fur et à mesure.
La faillite arrivée depuis en fait 2008, le pouvoir décide, évidemment non pas de réduire le pillage ou encore de se déclarer définitivement incompétent et céder la place, mais de s’en prendre aux salaires et rémunérations des travailleurs. A cet effet, Boni YAYI confie à son associé Emmanuel GUIDIBI, patron du cabinet Afrique Conseil, une étude sur le système de rémunération dans la fonction publique au Bénin. Les humains au Bénin connaissent les GUIDIGBI, père et fils comme des grands prêtres, compositeurs et chanteurs de cantiques sur le "Changement" promis par YAYI. Cette étude fait évidemment complètement l’impasse sur les autorités au sommet de l’Etat, sur les rémunérations des membres des nombreuses et inutiles institutions créées au sommet de l’Etat, des ministres, conseillers, directeurs, chefs divers de cabinet, des directeurs techniques dont le nombre a explosé au service du dictateur YAYI. Les salaires astronomiques des conseillers spéciaux, les primes statutaires et spéciales des ministres et autres hauts conseillers, les primes des nombreuses commissions ad’ hoc que chaque ministre institue par arrêté, les jetons de présence, les salaires et primes des coordonnateurs de projets ou de commissions crées à la volonté du tyran qui nous gouverne, les frais des missions inventées par les autorités des ministères pour aller faire campagne ou tout simplement pour passer le week-end, tout cela, l’associé, Emmanuel GUIDIGBI ne peut chercher à le voir. Ne parlons pas des dessous de tables à propos de chaque marché d’Etat dont les montants sont gonflés exprès pour piller. Voilà où file l’argent, là où se dilapide l’argent du pays. Le cabinet GUIDIGBI ne peut et ne veut pas examiner ces choses. Il faut aller voir les primes des travailleurs de la catégorie A3-5, B3-5, C3-5, D3-5. Et sont mises en exergue les primes de ces agents dont les salaires sont bas et qui ne dépassent pas en ce qui concerne par exemple le chauffeur 40.000 F le mois. L’étude est donc complètement biaisée et à dessein afin de s’attaquer aux rémunérations des travailleurs.
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Des extraits du rapport provisoire de cette fameuse étude présenté le 12 février 2012 (dernier) sont aujourd’hui dans la rue et donnent lieu à des commentaires, notamment de la part des enseignants se sentant injustement d’enfants gâtés par Boni YAYI, contre les primes des chauffeurs, des agents de tels ou tels ministères. Ces commentaires font inconsciemment le jeu du pouvoir autocratique, menteur, corrompu et failli de Boni YAYI. Les salaires des ministres ont été multipliés par plus de quatre sous Boni YAYI. Le ministre des finances perçoit officiellement une prime spéciale d’au moins 50 millions par trimestre (montant institué sous Abdoulaye BIO TCHANE), de même que plusieurs autres ministres. En cette année 2012 dite de difficulté financière, un milliard de francs a été voté pour l’équipement de la primature de KOUPAKI. Voilà ceux dont les rémunérations sont astronomiques, disproportionnées par rapport à leur apport au pays. Sauter sur l’étude biaisée de GUIDIGBI et mettre en exergue les primes du chauffeur, c’est oublier le patron que le chauffeur conduit et qui lui, soutire cent fois plus officiellement, et mille fois plus par d’autres moyens. Faire cela, c’est œuvrer - ou participer consciemment ou non - à la division des travailleurs au profit de Boni YAYI qui entreprend de financer la création de syndicats voire de confédérations syndicales fantoches.
Les travailleurs doivent rester vigilants et ne pas tomber dans le piège du dictateur corrompu et failli Boni YAYI qui fait tout pour diviser les travailleurs et le peuple afin de prolonger son règne dévastateur du pays et de ses hommes. Boni YAYI, par ses actes quotidiens, confirme qu’il est un autocrate tyran. Tous les travailleurs, tout le peuple doivent se lever pour le combattre et ce, jusqu’à sa destitution de la tête de notre pays, comme en 1989, mieux qu’en 1989.
Cotonou, le 03 mars 2012
Le Parti Communiste du Bénin
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