APPEL AU PEUPLE LES ENJEUX DE L’HEURE : VIE OU MORT DE LA DEMOCRATIE. Réuni en Conseil Extraordinaire des Ministres le 14 mars 2012, le gouvernement de Boni YAYI a pris et publié des mesures dont le contenu essentiel est le suivant : 1.- La radiation systématique de la fonction publique de tous les enseignants reversés et contractuels en grève ; 2.- La suspension des formalités de reversement en cours des ex-communautaires suivie de la radiation des intéressés ; 3.- La suspension de leur fonction suivie de la radiation systématique de tous les responsables exerçant des fonctions d’autorité (Directeurs, Chefs de Circonscription Scolaire, censeurs, surveillants) en grève ; 4.- La radiation systématique des enseignants agents permanents de l’Etat en grève. Au total, tout le personnel administratif et éducatif de l’enseignement public, maternel, primaire et secondaire, est sujet à radiation. L’école béninoise sera rasée de tout son potentiel, de tout son personnel que l’on promet remplacer par les appelés au service militaire, les officiers et sous-officiers en fonction ou à la retraite, les diplômés sans emploi ; bref, par du personnel sans formation ni expérience dans le domaine. Boni YAYI, dans la hargne d’écraser les enseignants, ne craint pas de tuer l’Ecole béninoise. Même des enseignants qui rejoindraient les classes dans ces conditions seront si moralement diminués que c’en serait fini de l’Ecole et des enfants. La crise actuelle n’a d’issue favorable au pays, aux parents d’élèves et aux élèves que par la satisfaction des enseignants. Mais, au-delà des enseignants et de l’avenir de l’Ecole dont le pouvoir de Boni YAYI ne se soucie manifestement pas, la situation actuelle présente un danger immédiat angoissant pour tous les travailleurs et le peuple. Il s’agit de l’avenir immédiat des libertés et de la démocratie conquise au prix du sang. En effet, menacer de radiation systématique, directeurs de CEG, censeurs, surveillants, CCS, enseignants contractuels et agents permanents pour fait de grève est une attaque frontale et mortelle contre la démocratie. Les enseignants l’ont compris dans leur grande majorité et, dans des assemblées générales organisées sur toute l’étendue du territoire national, ont décidé de résister, de ne pas céder aux menaces barbares, illégales et anticonstitutionnelles de Boni YAYI et de son pouvoir. Mais, la question n’est pas, n’est plus celle des seuls enseignants. Si Boni YAYI arrivait à écraser le mouvement actuel, quiconque voudrait protester d’une manière ou d’une autre dans l’administration publique, dans les marchés, sera également radié, |
expulsé ; l’étudiant ou l’élève frondeur sera exclu ; la liberté de réunion sur les lieux de travail et celle de manifestation seront restreintes, les libertés d’association, d’expression réservées aux seuls zélateurs des « bienfaits » du régime. On se retrouve aujourd’hui comme en 1975 où la répression de la grève suite à l’assassinat par Mathieu KEREKOU de son Ministre Michel AÏKPE a entraîné la mort des libertés et le règne (pendant près de 15 ans) du régime barbare et autocratique du PRPB. Là également, il y a eu des traîtres syndicalistes comme aujourd’hui les BAKARY et autres MADJIDI pour soutenir alors le pouvoir de KEREKOU. On est également comme en 1975. Déjà, le pouvoir a réussi à faire voter une loi anti-grève contre les douaniers. Il y a sur la table des députés une loi anti-grève générale, une loi de révision de la Constitution, etc. Si Boni YAYI arrive à écraser les enseignants, alors la loi anti-grève passe comme une lettre à la poste et la révision de la Constitution parachèvera la refondation de l’autocratie pour assouvir les désirs de règne à vie de Boni YAYI. Voilà l’enjeu de l’heure : la vie ou la mort de la démocratie. C’est pourquoi le Parti Communiste du Benin encourage les enseignants dans leur résistance au pouvoir et leur combat contre les traîtres en leur sein. Il appelle les autres organisations de travailleurs, d’étudiants et d’élèves, les femmes de marchés à soutenir les enseignants et se lever contre les mesures assassines des libertés. Il lance, enfin, un appel à tous les partis et organisations démocratiques à se lever avec leurs militants et sympathisants pour empêcher la mort programmée par Boni YAYI de la démocratie au Bénin. A BAS LA DICTATURE AUTOCRATIQUE DE BONI YAYI ! VIVE LA DEMOCRATIE ! Cotonou, le 15 mars 2012 Le Parti Communiste du Bénin |
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