Lors d'un récent débat avec le socialiste Fabius, alors que celui-ci stigmatisait in fine l'agitation qui caractérise les actions de Sarkozy, y compris dans ses aventures géopolitiques, en faisant allusion à mots à peine couverts au zigzags de ses rapports avec Kadhafi, le candidat de l'UMP, avec la malignité corrosive qui le caractérise, para à l'allusion par l'exemple qu'il considérait positif de son action en Côte d'Ivoire. « Vous parlez de la Libye, dit-il sibyllin, mais vous auriez pu aussi bien parler de la Côte d'Ivoire... » Sous-entendu, du point de vue de son gouvernement, et peut-être aussi de la France tout entière, le verdict qui consistait à remplacer par la force un président d'un État africain théoriquement indépendant--dans une Afrique où la démocratie reste encore à construire --par un homme qui avait le double avantage d’avoir épousé une Française et de lui être servile corps et âme, eh bien un tel verdict était une bonne chose ! Quelque chose qui va dans l'intérêt bien compris des Français et du bon sens, de la justice humaine. Et qui peut-être rencontre l'assentiment univoque de la grande majorité des Africains en général et plus particulièrement du peuple de Côte d'Ivoire. Qu'à leur niveau d'acteurs de la politique néocolonialiste française en Afrique, les deux débatteurs sussent que l'acte auquel il a été finement fait allusion était d'une crapulerie immonde ne fait aucun doute ; qu'il ait été conduit en dépit des règles de la vie internationale est évident ; de même que le mépris dans lequel a été placée l'Union Africaine (UA) ne fait aucun doute. Mais la finesse de la manipulation consiste à tenir un fait criminel, injuste, autoritaire, raciste, violent et qui n'est que l'expression de l'usage de la force brute pour imposer sa domination et perpétuer celle-ci à des fins d'exploitation politique et économique d'un continent faible historiquement, tenir une telle substitution crapuleuse pour un fait juste, salutaire, humanitaire et louable et dont les effets bénéfiques pour le bon sens et pour l'humanité vont de soi. Ce procédé relève à l'évidence du consensus frauduleux. In fine et à terme, l'intérêt que la Françafrique recueillerait de la pérennisation de son braconnage inhumain en Afrique, bénéficierait au peuple français et pas seulement à la sphère fermée des politiques mafieux, des groupes capitalistes et autres milieux d'affaires qui sévissent en Afrique. Ajouté à la culture de racisme intériorisée, le fait de s'imposer aux Nègres et d'aller faire arbitrairement chez eux ce qu'on n’aurait pu faire ailleurs, même dans le dernier pays blanc, peut flatter l'égo raciste du citoyen français moyen. C'est sur ce populisme rance et méphitique que surfa Sarkozy en sous-entendant le bienfait incontestable de l'ingérence scandaleuse de la France en Côte d'Ivoire. En supposant que cet acte est bien compris par l'entendement du Français moyen comme étant quelque chose de bénéfique, d’utile, d'humanitaire, et de légitime, en le faisant admettre par son contradicteur socialiste, qui ne put ou ne sut trouver à y redire, Sarkozy affirmait la venimeuse et somme toute dramatique domination des Noirs d'Afrique par les Blancs occidentaux en général. Songez en effet un instant que cette croisade, cette intrusion scandaleuse dans les affaires d’une nation Africaine, qui ferait se retourner dans leur tombe, un Béhanzin, un Samory Touré, un Kwame Nkrumah, un Thomas Sankara, a été opérée avec l'aval des États-Unis d'Amérique, dirigée par le demi-noir Obama ! Quelle honte ! Pour quelqu'un qui prétend avoir quelques gouttes de sang noir dans ses veines de laisser piétiner la dignité de l'Afrique au nom d'une démocratie hypothétique, alors que les intérêts néocoloniaux crapuleux crevaient les yeux ! La France est allée soi-disant installer la démocratie en Côte d'Ivoire en remplaçant un dirigeant qui a un certain sens des siens par le modèle craché et honni de l’Africain aliéné, prompt à se vendre et à vendre les siens pour un petit sourire béat des blancs et un petit strapontin dans la grille de leurs intérêts bassement matériels. 50 ans après les soi-disant indépendance, alors que l'heure aurait été celle du bilan de l’indépendance véritable, de la. |
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résolution de tout le passif colonial, cette intervention de la France en Côte d'Ivoire avec la bénédiction des États-Unis d'Amérique d’Obama le faux-Noir sanctionne une régression dans la domination capitaliste et raciste Cette démocratie qui manque cruellement au Cameroun, au Congo Brazzaville où la France a contribué à évincer Pascal Lissouba parce qu’il voulait exploiter le pétrole de son sol comme bon lui semblait, au Burkina Faso où Compaoré règne en maître depuis plus de 20 ans et en dépit de l'assassinat ignoble du grand héros de la dignité africaine, Thomas Sankara, au Gabon, comme au Togo et bientôt au Sénégal, où les fils remplacent au pied levé les pères comme dans une monarchie. Comment dans un tel climat peut-on avoir le culot de prétendre, au mépris des règles de la vie internationale, aller remplacer de force un président nationalement intègre par un homme apatride et asservi aux intérêts de l'étranger ? Comment dans un tel climat où personne ne peut jurer de la démocratie en Afrique, des guerres sélectives éclatent au nom de cette démocratie dans des pays aux dirigeants rebelles aux intérêts occidentaux, lesquels dirigeants finissent par être évincés, assassinés, traînés devant des soi-disant cour internationale de justice qui ne sont que la caisse de résonance idéologique et juridique d'un Occident enculeur, pédophile et crapule ? Alors que dans un nombre impressionnant de pays aux dirigeants serviles et dociles aux intérêts des occidentaux règne la tranquilité, aucune guerre n'éclate jamais, aucune fronde n'a lieu et depuis des dizaines d'années les mêmes hommes sont au pouvoir ? En vérité cette manipulation ne trompe pas : elle ne trompe ni les Français ni les Africains. Les Français et leur dirigeants, toutes obédiences politiques confondues, se voilent la face pour mieux se paître de la chair fraîche de l’Afrique. Cette manipulation sanctionne seulement la situation de faiblesse chronique de l'Afrique héritée pour une grande part de sa domination symbolique et politique dont elle a du mal à se libérer. Mais comme l’a bien clairement souligné Thabo Mbeki dans un récent discours au Cap consacré à cette situation, seule l'unité réelle des Africains, la paix, le bon sens fraternel qui ne doit jamais défaillir devant les intrigues occidentaux, le sens sacré de notre unité en tant que race, continent et peuple soufrant depuis des siècles dans la main des occidentaux qui cherchent toujours à nous exploiter parce qu'ils sont racistes et ne veulent pas accepter notre égalité, seul ce sens sacré tenant compte de l'intérêt supérieur de notre race peut assurer définitivement notre résistance, notre dignité, et notre liberté ! NKOSI SIKEKELI AFRIKA.
Amentayo Banuso
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