Le terrorisme se prête à plus d’une idée fausse et prénotion. Deux de ces idées fausses méritent d'être relevées et déconstruites. 1. Etiologie. La thèse selon laquelle le terrorisme serait le reflet ou la réaction aux violences des nations puissantes sur les peuples faibles ne tient pas la route. Les peuples les plus « faibles » et les plus « violentés » ne sont pas ceux qui fournissent les plus gros contingents du terrorisme. Les peuples ou les cultures auxquelles on associe volontiers les faits de terrorisme moderne--les Arabo-musulmans--ne sont pas ceux qui subissent le plus de violence dans la main des occidentaux, qui sont les nations les plus puissantes. Par exemple, les peuples noirs d'Afrique, qui sont opprimés, pillés et auxquels les systèmes néocoloniaux occidentaux imposent une domination politique implacable, des coups d'État, des guerres et même des génocides, ces malheureux peuples sans défense subissent ces violences depuis des siècles sans broncher et ne développent pas pour autant une culture de réaction terroriste.
2. Pyschologie L'autre prénotion ou idée fausse concernant le terrorisme est le faux sentiment d'innocence que suscitent dans l'esprit des populations occidentales les actes de violence terroriste.
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Ce choc soudain de découvrir la réalité crue de la violence, de ne pas la comprendre et d’en tenir les auteurs pour des monstres sans corolaires, des barbares ou des fous «radicalement différents de nous». On est sous le choc d’actes incompréhensibles qui, d’une façon brutale introduisent la violence crue et brute dans l'univers paisible, feutré et aseptisé des sociétés occidentales riches et puissantes. Alors que ces violences insupportables qui font qualifier leurs auteurs de barbares et de monstres ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan pluriséculaire des violences sur lesquelles l’Occident à adossé l’histoire de son rapport aux peuples qu’il a “ découverts” et “civilisés” ainsi que la prospérité actuelle de l'univers paisible, feutré et aseptisé de ses sociétés.
Éloi Goutchili
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