Depuis plusieurs semaines, l'école béninoise est paralysée suite à un mouvement de grève des enseignants de la maternelle, du primaire, et du secondaire général, technique et professionnel. Le PRD, après analyse de la situation, considère que la valorisation de la fonction enseignante au Bénin est reconnue comme une nécessité par l'ensemble des acteurs politiques et sociaux de notre pays, depuis de nombreuses années. C'est pour répondre à la spécificité de cette fonction que le gouvernement a institué un coefficient de revalorisation des traitements des enseignants de la maternelle, du primaire, et du secondaire général, technique et professionnel, par décret n° 2010-101 du 26 mars 2010 abrogeant l'arrêté interministériel du 27 février 2008 portant allocation d'incitation à la fonction enseignante. L'institution postérieure de coefficient de revalorisation des indices de traitement applicable à l'ensemble des agents de l'État par décret n° 2011-105 n'a pas eu et ne pourrait avoir pour effet de réduire à néant les droits acquis des enseignants résultant du décret du 26 mars 2010. Soutenir le contraire reviendrait à dire qu'il n'existe plus en République du Bénin des avantages de traitement spécifique à la fonction enseignante. D'ailleurs le décret du 5 août 2011 ne dispose nulle part qu'il abroge le décret du 26 mars 2010 et ne le cite même pas dans ses visas. Le PRD considère donc comme juste et fondée la revendication des enseignants. Elle est d'autant plus légitime qu'elle survient dans un contexte de vie chère et de baisse drastique du pouvoir d'achat. Dans le même temps où les populations sont confrontées à ce contexte, le gouvernement persévère dans une politique de mauvaise gouvernance qui se traduit par : - la multiplication des institutions budgétivores et inutiles : Médiateur de la République, Haut-commissariat à la Gouvernance Concertée, Haut-commissariat à la Solidarité, Haut-commissariat au Pèlerinage, etc ; |
-l'augmentation des charges de l'État à travers le projet de découpage territorial créant 29 préfets et 6 gouverneurs de région et les dépenses afférentes ; - l'augmentation du train de vie de l'État et le fonctionnement dispendieux des Ministères ; -les réformes économiques mal conçues qui n'ont eu d'effets palpables que la réduction des recettes de l'État. Le PRD déplore la mauvaise gestion de cette crise par le Gouvernement, mauvaise gestion caractérisée par des propos de va-t-en-guerre, des menaces, intimidation, et le jusqu'au-boutisme qui compromettent les chances de succès des négociations. Le PRD invite le Gouvernement et les enseignants à prendre en compte le contexte budgétaire actuel et à trouver une porte de sortie honorable qui permette de sauver l'année scolaire tout en préservant les droits légitimes des travailleurs. Vive l'école béninoise ! Vive le Bénin ! Cotonou le 13-03-2012. La Direction Exécutive Nationale du PRD |
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