Dans un récent Forum tenu à Ikeja, lagos, Soyinka a décrit le système politique actuel en vigueur au Nigeria comme un désastre, compte tenu de la quantité substantielle d’argent pillé par les élus. Selon lui, « nous arrivons à un moment où nous allons nous demander si cette nation peut se permettre le régime présidentiel. Il n'y a pas moyen de combattre la corruption sans changer le système législatif actuel. La réduction de 25% du salaire de base ne remédiera pas à la situation, mais le vrai remède réside dans une refonte totale de l'ensemble du système. »
Le Nigeria pourra-t-il continuer à s’offrir le système de gouvernement présidentiel ? « La manière dont les élus s’accaparent d’une grande partie du budget est absurde. Le régime présidentiel est un désastre complet qui est implanté à ASSO ROCK ( Présidence du Nigeria et cœur politique) pour saigner le pays à blanc. Nous avons affaire avec une situation pour le moins cancéreuse, vous combattez un bras de la corruption, et un autre pousse. »
« Bien qu’il prenne des coups à la mesure de son expansion, a dit le lauréat du prix Nobel, comme dans certains autres pays, la corruption doit être considérée comme un déshonneur public, mais ici, plus vous êtes corrompu, plus on vous honore et vous fait chef.» Wole Soyinka a dit avoir récemment pensé à une métaphore permettant de décrire le niveau de corruption dans le pays et que le mot Hydropus, une combinaison de Hydre et Octopus (poulpe) selon lui y correspondait parfaitement Soyinka a déclaré qu’un poulpe a beaucoup de tentacules avec lesquelles il se nourrit. Tandis que l’hydre possède plusieurs têtes et ne meurt pas lorsque l’une de ses têtes est coupée. De même, Wole Soyinka considère le système législatif du pays comme "hydropus" de la corruption avec certains législateurs qui gagnent plus que le président américain ! Commentant les récentes protestations contre la suppression de la subvention du carburant organisée par les syndicats et groupes de la société civile, Soyinka a déclaré : «Les Nigérians ont démontré une solidarité qui est rare. Je vous félicite. L'organisation a été très intéressante. Je mets en garde ceux qui essaient d'ajouter une coloration ethnique à la manifestation de renoncer à cela parce qu'il est détestable et démoralisant d'ajouter une coloration ethnique à une protestation contre la politique impopulaire du gouvernement. »
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Wole Soyinka a souligné que «la protestation contre la suppression de la subvention sur le pétrole au Nigeria pourrait être comparée à celle de la Grèce, où les gens ont vu la politique du gouvernement comme une tentative de les appauvrir et ont décidé d'y résister. » Toujours déplorant le taux de croissance de la corruption dans le pays, il la décrit comme un monstre à tête d'hydre qui doit être traité dans l'intérêt de la bonne gouvernance.
La bigoterie religieuse et la régression économique
Soyinka a ajouté que si le Nigeria doit s'attaquer à la corruption, il faut partir de la législature. « Nous parlons d'un changement de système où certains élus gagnent plus que le président américain. Le système actuel de gouvernance au Nigéria est un désastre total. » L’activiste a plaidé pour la convocation d'une Conférence Nationale Souveraine, (SNC). A cet égard, il a notamment déclaré : «C'est sur ces bases que nous en appelons à la Conférence nationale. Non pas parce que les élus ne peuvent pas faire des lois, mais parce qu'ils ne peuvent pas faire des lois contre eux-mêmes. Pourquoi faut-il légiférer à temps plein, ce qui est devenu un cancer dans notre système. »
source Vanguard
Binason Avèkes
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