À mon humble avis le principe de la dégradation de la France par Standard & Poor’s, est d'abord psychologique et moral avant d'être financier. La France, de par son président agité qui se mêle de tout--de l'élimination de Kadhafi au sauvetage de Sea-France en passant par les G20 et autres lieux de posture internationale--la France aux yeux du monde avait déjà perdu son prestige. Son président était perçu comme petit, même si celui-ci s'évertuait à vouloir faire croire le contraire. Avant la dégradation de la France par Standard & Poor’s, dégradation consacrée par la perte du triple A, Sarkozy a illustré et incarné cette dégradation ; il l’avait assumée comme discours de rénovation de la fonction présidentielle. Le président qui pouvait dire publiquement : « casse-toi pauvre con ! » à un citoyen, et d'autres amabilités du même tonneau, ce président n'était pas seulement un phénomène de dégradation nationale mais il l’était aussi sous le regard international. Lorsqu'on en vient alors à envisager la possibilité de dégrader la note financière du pays d'un tel président, on se dit que cela va de soi, on n'a plus d'inhibition, on n'a plus une certaine retenue que le vide de dignité et de respectabilité incarné par le président de ce pays permet d'évacuer sans état d'âme. C'est ce qui fait d'abord la différence entre la France et l'Allemagne sous le rapport de la dégradation beaucoup plus qu'une différence dans la santé financière comparée des deux pays. Angela Merkel qui n'a
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jamais dit : « Snack Sie armes Schwein!» à un Allemand, qui ne s'est jamais publiquement vantée de déstabiliser tel pays, faire tomber tel dictateur, Angela Merkel qui donne de son pays une image de respectabilité sans faille est naturellement une belle égide contre toute tentative de sa dégradation. Tel n'est hélas pas le cas de la France dirigée par Sarkozy. En clair pour qu'on en arrive à dégrader un grand pays comme la France, il a fallu d'abord qu'à son plus haut niveau son président illustrât et incarnât activement cette dégradation ; il a fallu qu'il en hissât le drapeau avec panache. Après, le reste, tout le reste n'est qu'une suite logique, moralement et psychologiquement déterminée. Comme quoi en matière de finance internationale comme de moralité ou de psychologie politique on ne prête jamais qu'aux riches.
Aminu Balogun
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