Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur...:
Questions Préalables
« À l'occasion de la parution de son livre : "La Banque, la politique et moi" ; édition l'Archipel, le Président Bruno Amoussou vous prie d'honorer de votre présence la cérémonie de lancement qui aura lieu le samedi 14 janvier 2012 à 10:00 à la maison des centraliens 8 rue Jean Goujon 75 008 Paris, métro Franklin Roosevelt. », peut-on lire dans un mail qui circule en ce moment. Bonne nouvelle ! Se dit-on en félicitant le geste, très rare parmi nos politiciens, qui préfèrent disparaître sans laisser de trace plutôt que d'écrire leurs mémoires pour éclairer la postérité sur leurs actions au service du pays. Mais dans une deuxième réflexion-constat, on se pose quelques questions, esprit critique aidant. Le président Bruno Amoussou est-il français ? Vit-il en France ? Pourquoi publie-t-il ses mémoires chez un éditeur français et pourquoi veut-il en faire le lancement à Paris en priorité ? Pourquoi, en digne africain du Bénin, ne choisit-il pas de publier ses mémoires à Cotonou ? Décidément avec ces chantres de l'indépendance africaine, on nage en plein mystère, en pleine contradiction ; et les réflexes d'aliénation semblent leur être chevillés au corps et à l'âme, une deuxième nature… Comme à leur illustre devancier Senghor qui après avoir chanté la beauté de la Femme Noire sur tous les tons, épouse royalement une femme blanche Passe encore qu'ils écrivent leurs mémoires sans discussion en langue française, alors que le grand rêve de la dignité et de l'indépendance --après 50 ans soi-disant d'indépendance-- eût été qu'ils l’écrivissent en langue bien de chez nous. Mais quelle nécessité irrémédiable y a-t-il à faire éditer un ouvrage pareil par un éditeur de l'ancienne et toujours présente puissance coloniale, lorsqu'on prétend avoir de l'esprit et de la conscience d'indépendance ? Pourquoi venir mettre en scène la publicité de sa publication au bord de la Seine alors qu'on aurait pu tout commencer au bord de l'Ouémé sinon du Mono ?
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Et pourtant vu sa notoriété au pays, rien n'empêchait Monsieur Bruno Amoussou de passer un coup de fil à un éditeur de chez nous -- un Tunde ou un Flamboyant par exemple -- et de s'y faire éditer tout naturellement. Ce faisant il donnerait du travail à des Béninois au lieu d'en donner à des Français ; il contribuerait à aider les éditions du pays qui survivent tant bien que mal. Et, de plus, M. Bruno Amoussou ne courrait pas le risque, comme ce fut le cas lors de la parution du premier tome de ses mémoires, de voir des cargaisons entiers de ses livres saisis ou perdus. Décidément, les voies de nos suprêmes hommes politiques sont mystérieuses, désespérément mystérieuses : quand ils sont malades, il faut qu'ils viennent se faire soigner à Paris ou à Londres ; quand ils veulent faire œuvre de mémoire ou de pensée il faut qu'ils viennent toujours à Paris ou à Londres pour le faire : ou est l'indépendance dans tout ça ? Éloi Goutchili
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Bravo Kpanlingan pour relever la contradition constante des africains francophones. Le pdt ghanéen JR Rawling l'avait souligné dans l'article que tu avait publié.
Meilleurs voeux de nouvel an et bonne fête d'Epiphanie (90e anniversaire à Porto-Novo!).
MAK
Rédigé par : MAK | 05 janvier 2012 à 16:57