Avant, la rumeur et la perception naïve faisaient croire que l’Amérique et l’Europe colonialiste -- France, Grande Bretagne -- loin d’accorder leur violon sur la priorité à la liberté de l’Afrique, son indépendance réelle, sa maturité politique et culturelle, étaient plutôt à couteaux tirés sur le terrain africain ; que les uns défendaient l’indépendance, la liberté et la justice dans l’intérêt du commerce profitable à tous les partis, et que les autres, fidèles à l’esprit de domination coloniale, voulaient continuer et continuaient d’imposer un carcan d’exploitation sans partage, de pillage sur fond de mépris de l’Afrique et des Africains.
Cette vision manichéenne et trompeuse a longtemps bercé les imaginations africaines, aidée en cela par le réalisme anglo-saxon. Et dans leur naïveté légendaire, les Africains se plaisaient à opposer l’Amérique bienfaisante et l’Europe colonialiste -- France, Angleterre -- dans leurs rapports respectifs supposés à l’Afrique.
Et on espérait que cette opposition s’actualiserait au-delà des rumeurs et des interprétations subjectives ou partisanes. Enfin, en voyant un soi-disant Noir Africain devenir Président des Etats-Unis d’Amérique on se disait que cette opposition allait maintenant sauter aux yeux, que la rumeur et les interprétations subjectives allaient maintenant devenir une réalité objective.
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Il n’est pas jusqu’à la première visite africaine d’Obama rendue au Ghana, qui évoquant le spectre vertueux d’un Kwame Nkrumah, chantre du panafricanisme et de l’Indépendance totale de l’Afrique , ne donnât à espérer dans ce sens. On se disait qu’enfin l’Afrique allait véritablement se libérer des griffes infectes du colonialisme. Mais très vite force a été de déchanter. L’Afrique n’a jamais autant souffert du néocolonialisme -- preuve de la collusion objective de l’Occident sur ce front de domination -- elle n’a jamais été autant humiliée avec le feu vert et la collaboration soutenue des Etats-Unis que lorsque ce pays que nous espérions ou croyions plus proche de nous était soi-disant dirigé par un soi-disant Africain
Aminou Balogoun
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