Les bouffons de Cotonou ont encore frappé. Une coterie d'ouvriers du pouvoir sous le fanion inducteur de la HAAC viennent, pince-sans-rire, d’interdire un journal de parution. Et, dans la foulée, de radier deux journalistes de la corporation. Terrible oukase de la part d'une instance de régulation qui se découvre une vocation judiciaire putative, parce que sans légitimité et sans qualité. Singeries inouïes absurde aussi révoltante que renversante. On se demande d'où ces singes-juges tirent leur légitimité sinon d'un pouvoir usurpé, instauré à coups de fraude et d'une régression bestiale dans la médiocrité morale et intellectuelle ? Face à un peuple passif, peu solidaire, inconsistant, dépossédé de lui-même depuis 50 ans, au lien social réduit, une nation sceptique et atomisée ; incapable de balayer cette tourbe infecte de bouffons ténébreux, ramassis d'imbéciles rétrogrades, de profiteurs mesquins qui se vengent sur leurs concitoyens sans défense des reptations, courbettes et autres génuflexions qu'ils exécutent à longueur de temps devant leurs maîtres et marionnettistes blancs. Après avoir froidement massacré le journaliste Jean-Christophe Houngbo, en raison notamment de l'acuité implacable de ses vues, de son intransigeance, de sa probité intellectuelle et de la force radicale avec laquelle il déconstruit leurs farces et menteries au jour le jour, cette tourbe infecte, venimeuse engeance de fossoyeurs de l'espérance de l'Afrique – celle des Kwame Nkrumah, des Nelson Mandela, des Thomas Sankara, des Patrice Lumumba, des Gamal Abdel Nasser, et bien d'autres ; voilà qu'ils s’offrent la mort d’un journal, et la radiation de deux journalistes ; parce que ceux-ci ont écrit que les présidents françafricains
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d'Afrique de l'Ouest étaient pour la plupart mal élus – banalité redondante et légendaire pourtant !
Mais quoi de plus normal : le rêve des bouffons de Cotonou c'est d'entendre chanter leurs louanges, que le bruit des dithyrambes qui leur sont dédiés recouvre le cri de leurs victimes, c’est-à-dire le peuple ; que l'obscurité du mensonge, de la corruption, du viol et du vol permanents qui leur tient lieu de programme politique éclipse le soleil de la vérité ! Tel est le rêve de cette venimeuse engeance de bouffons, honte de la démocratie, de l’humanité éclairée, et tel est notre cauchemar ! L'ironie du sort veut qu'un journal qui se nomme : « le Béninois libéré » soit enfermé dans les rets de ce cauchemar.
Aminou Balogoun
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