Celui qui vient d’Europe ( sous entendu, un Blanc) il y a seulement un jour est accueilli en Amérique à bras ouverts, est encouragé et aidé à s’intégrer tout naturellement et fond dans le tissu social et le corps national comme un poisson dans l’eau, se marie, fait fortune sans aucune difficulté ni obstacle en dehors de ceux que tout être humain peut expérimenter dans une société où il se sent chez soi.
A l’opposé celui qui est venu d’Afrique ( sous-entendu un Noir) depuis trois, quatre voire cinq générations n’a personne pour le saluer, l’accueillir, lui faciliter les choses. Sur des centaines d’années, il est figé en étranger insoluble dans le corps social et national, un cas à part, ségrégué, et accablé de solitude de misère et de rejet tenace. Il ne fond dans aucune société et doit s’estimer heureux si à la Soupe Populaire, dans la longue queue des gueux auxquels il est réduit, sa distance de la soupière n’est pas une fonction inverse de la blancheur relative de sa peau !
Eh bien, dans ce beau monde, où une cohorte d’assassins bien-pensants, Père Noel de la Démocratie, à coup de manipulation politique de l’ONU et de bombes de l’OTAN, assassinent en quelques semaines guère moins d’une centaine de milliers de Libyens ainsi que leur chef au nom d’une lutte douteuse pour la Démocratie ; lutte d’autant plus douteuse qu’on ne sait pas pourquoi seule l’Afrique doit en être le théâtre à l’exclusion des autres continents, notamment l’Asie où pullulent de féroces dictatures à l’ombre tutélaire de la Chine ; eh bien dans un tel monde, ma fille, c’est cela l’antinégrisme, une espèce féroce et implacable du racisme.
Amida Bashô
Copyright, Blaise APLOGAN, 2010,© Bienvenu sur Babilown
Toute republication de cet article doit en mentionner et l’origine et l’auteur sous peine d’infraction
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.