Le présent « Livre Blanc » vise essentiellement à instruire, à éclairer l’opinion nationale sur ce qu’il est convenu d’appeler la «crise» de l’Union fait la Nation. Cette crise fait suite aux prises de position actuelles du parti de la Renaissance du Bénin. Ce parti dit avoir saisi la « main tendue » du président Yayi Boni et a négocié sans en aviser ses partenaires de l’Union, l’élection d’un de ses élus, Boniface Yèhouétomey comme, deuxième vice-président du bureau de l’Assemblée Nation. Le même parti a fait entrer un de ses membres, Blaise Ahanhanzo Glèlè au gouvernement comme ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme. Enfin, un de ses membres, Epiphane Quenum, a été élu comme président d’une commission de l’assemblée nationale. Le samedi 19 juin 2011 et au sorti d’une audience avec le chef de l’Etat, le président de ce parti Léhady Soglo affirme être venu « pour le remercier sincèrement pour avoir fait preuve de clairvoyance en initiant cette politique d’ouverture ». Puis il ajoute « nous serons des partenaires déterminées, fidèles, loyaux et exigeants ». Beaucoup de téléspectateurs furent scandalisés.
Ainsi, la RB est le seul parti de l’UN à avoir saisi la « main tendue » du pouvoir en place. Malgré cela, elle continue, contre toute logique et tout bon sens, à se réclamer à corps et à cri de l’UN ainsi qu’en témoignent les récentes déclarations de Boniface Yèhouétomey et Léhady Soglo (cf. aussi les récents communiqués et conférence de presse de la RB) prétextant de l’art 39 des statuts de l’UN, lequel établit l’autonomie des partis constituant l’UN, mais oubliant délibérément l’art 40 des mêmes statuts qui limite l’usage de cette autonomie dans un certain nombre de domaines. Cet article stipule que « l’autonomie d’un parti ou alliance de partis membres de l’Union, ne peut être évoquée à l’occasion de la conception ou la mise en œuvre d’une position commune à l’Union. C’est le cas notamment lorsqu’il s’agit : de prises de position politique majeure sur des sujets déterminants pour l’intérêt de notre pays ou pour l’avenir de l’Union ; de la structuration d’une position politique commune à l’ensemble de l’Union dans les institutions de la république, notamment le parlement »
A la suite de cette irruption insolite de la RB dans la mouvance présidentielle, la question se pose de savoir si elle peut se prévaloir encore d’une quelconque appartenance à l’UN, si son acte n’est pas une trahison punie d’exclusion conformément à l’article 73 des statuts de l’Union qui stipule : « Tout membre de l’Union peut-être exclu en cas : de trahison manifeste des objectifs de l’Union ; d’accointance ou d’intelligence politique avec les adversaires politiques de l’Union ; de comportements ou déclarations manifestement incompatibles avec la visibilité, la crédibilité de l’Union et faisant directement ou indirectement entrave à la réalisation des objectifs de l’union ; de manquements graves aux obligations énumérées dans le protocole d’union et les présents statuts. »
Le présent « livre blanc » qui veut donc être le plus impartial et le plus objectif possible, s’efforce d’établir la vérité. Voilà pourquoi il présente des faits vérifiables et s’interdit, là-dessus, toute prise de position partisane. Toutefois, ses auteurs se donnent le droit de porter des appréciations, de formuler quelques jugements sur la base de ces faits. Les faits, les voici….
I- DE LA NAISSANCE DE L’UNION FAIT LA NATION AUX DENIERES ELECTIONS PRESIDENTIELLES ET LEGISLATIVES
1- Naissance de l’Union fait la Nation
L’Union faut la Nation est née, du moins officiellement, le 1er septembre 2009 par la signature d’un protocole d’union. Elle a été, on le sait, un long et patient cheminement. M. Léhady Soglo revendique la paternité de cette création pour en avoir été l’initiateur. Il est permis d’en douter si l’on se réfère à la première sortie du G4 le 22 mars 2008 au stade de l’Amitié et à la qualité des principaux animateurs de cette manifestation. Aucun autre responsable de l’Union ne s’est prononcé sur les affirmations de Léhady Soglo jusqu’à ce jour. Si les préoccupations électorales avaient relégué au second plan le rôle exact de chaque responsable de l’Union dans sa création et son fonctionnement, l’usage qui est fait de la paternité de l’initiative recommande le rétablissement de la vérité historique. Là-dessus, il serait intéressant que chacun relise le texte du discours prononcé par Adrien Houngbédji au domicile des Soglo, le 29 novembre 2009 pour le 75ème anniversaire du président Nicéphore Soglo et où il a prononcé le fameux pardon. Il a situé devant les Soglo, l’originale de l’initiative de la création de l’Union fait la Nation. Aucun des Soglo n’a apporté non plus, à ce jour, le moindre démenti. L’on peut cependant noter que c’est en brandissant cet argument d’initiateur que la Renaissance du Bénin s’est permis beaucoup d’entorses à la discipline du groupe au sein de l’hémicycle, devenant par moment un allié objectif de la mouvance pour faire échec à l’UN.
Quelques exemples :
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