Par Olympe BHÊLY-QUENUM.
LNT a récemment publié un article de Vincent FOLY que je qualifie de morceau d’anthologie ; le titre : Boni Yayi, le valet de la France au Bénin est-il de lui ou du journal ? Quoi qu’il en soit, trop de faits le justifient : l’ultime illustration en est le comportement servile du chef de l’Etat lors du banquet d’adieu offert au proconsul Hervé Besancenot ; des journaux se seraient fait l’écho de ce texte ;qu’à cela ne tienne ! Je propose qu’il soit largement diffusé dans les écoles afin que la jeunesse prenne conscience des sources de la « Régression préjudiciable » dénoncée par le Père Alphonse Benoît Codjo QUENUM.
L’escalade de la régression a été accentuée et en voici la preuve : le chef de l’Etat ne connaissant pas ou guère le Bénin, en cinq ans de Pouvoir absolu il n’a pu acquérir la culture qui lui aurait permis de le sentir et il bafoue les institutions traditionnelles.
Peuple de notre très chère terre natale, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, admets-tu qu’afin d’adouber un ambassadeur, fût-il de France en lui conférant le titre de Daá, le président de la République du Bénin ait dû faire venir d’Abomey le Roi, incarnation de l’antique institution de notre pays ?
Censé connaître l’Histoire, la signification de ce que symbolise ce dernier et le souvenir de la dignité dont faisaient preuve ses prédécesseurs depuis le roi Agaja, auraient dû l’inciter à refuser de se déplacer, même si Monsieur Thomas Boni Yayi l’avait supplié.
L’Armée des Amazones sous le roi Ghézo se battait pour la dignité de Danxomē ; sa représentation dans la République du Bénin ne devant pas être considérée comme une troupe de Commedia dell’arte, elle n’aurait pas dû tolérer l’humiliation dont le roi d’Abomey a été l’objet.
En respectant la hiérarchie des âges, je prends la liberté de demander aux ex-présidents Zinsou, Kerékou et Soglo s’ils ont jugé normal que leur successeur ait agi comme il l’avait fait. Qui ne dit rien consent mais ne pas en faire grand cas serait regrettable.
Le motif de mon indignation, de ma colère et de ma révolte est que même au XXI ème siècle le Bénin continue de se mettre à plat ventre devant l’archaïque ex-Mère Patrie ; j’ai deux fois demandé que la France rappelât son ambassadeur nuisible autant à notre pays qu’aux relations entre l’ex-puissance coloniale et nombre d’intellectuels africains; mais entretenant fort bien le cancer Françafrique, cet homme mettait en musique la supercherie du discours-profession de foi prononcé à Cotonou, le 19 mai 2006, par Nicolas Sarkozy, candidat de la « rupture » qui devait déclarer dans son programme: « Je favoriserai le développement des pays pauvres, en cessant d’aider les gouvernements corrompus »
Diplomate de carrière, Monsieur Hervé Besancenot, avec la compromission servile, la faiblesse et la lâcheté de Monsieur Thomas Boni Yayi, a pu faire de notre pays une fascine[1] au pied de la politique africaine de la France du régime de Nicolas Sarkozy.
Les compradors ainsi que les intellectuels sans estomac, engeances vénales à l’échine souple prêts à s’exhiber au CCF collaborent aussi à la déchéance de l’ex-Quartier latin de l’AOF; la forfaiture de leur Messie étant leur gage, ils ne désarmeront pas ; il est du devoir du peuple béninois de les avoir à l’œil si, après la faillite du premier quinquennat à laquelle la forfaiture qu’est la « réélection au premier tour » a emboîté le pas, nous ne voulons pas que notre pays humilié soit davantage la risée de l’Afrique tout entière.
Quant à ce qui me concerne personnellement, je le répète : dussé-je être à l’article de la mort, je ne baisserai jamais les bras parce que le constat sommaire que voici ne relève pas d’une vue de l’esprit : recrudescence de la corruption devenue une institution ; un peuple affamé, beaucoup d’enfants et d’adolescents atteints de cachexie : la misère s’installe ; propagation de la délinquance et de vols à main armée ; paysans et syndicats manifestent leurs mécontentements légitimes ; trop frustrée et démoralisée, la diaspora préfère investir dans le pays de sa résidence qu’au Bénin ; médiocrité de l’enseignement scolaire, manque de livres de lecture appropriés, voire de craie, etc., l’illettrisme prend le relais.
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« Africains Francophones : Réveillez-vous ! »
C’est le cri d’Éloi Goutchili et j’espère qu’il sera entendu; pour n’avoir pas cessé d’en appeler à une rébellion sans objet contondant, je le soutiens sans hésitation ; dès ma première riposte contre les avatars et les fautes du Changement, la clientèle de la politique du ventre, en la personne d’Alain S. Kokouvi, sociologue mais quidam sans impact dans le pays, s’est fendu d’un opportunisme intitulé:
aigreur, REGIONALISME et décadence d’un écrivain AU SOIR DE SA VIE.
Vianney ASSANI aussi a apporté son eau lustrale au moulin avant de faire machine arrière; j’ai apprécié sa sincérité mais quid de ces deux soutiens d’un Changement mort-né, un leurre ?
Qu’est devenu Monsieur Alain S. Kokouvi dans la régression culturelle, politique et sociale du pays depuis le premier quinquennat de son Messie ? Il est sociologue ; le terrain et la socio-anthropologie constituent les fondements de mes créations littéraires; nous avons quelque chose en commun et je le soupçonne de travailler souterrainement à la déchéance du Bénin, tandis que je me bats pour la sauvegarde et l’amélioration des valeurs appréciables. Leur profanation et leur destruction seraient-elles l’objectif du Changement ?
En les faisant miens, je réitère ici les propos de mon ancêtre Baalè ODUN, grand dignitaire Ogboni, grand-père de ma grand-mère maternelle, native d’Abeokuta :
«Quand on aime sa terre natale, quand on ne hait pas le sol où reposent les os de ses ancêtres, il faut, soi-même, se comporter de telle sorte qu'après ta mort, le peuple te regrette au lieu de te haïr. »
Hormis ceux qui étaient dans les bonnes grâces de Monsieur Besancenot et qu’il utilisait à bon escient en mettant le Bénin à genoux devant la volonté, voire le diktat du chef d’Etat français, quel souvenir le peuple du Bénin gardera-t-il de cet ambassadeur de France? Son nom figure à un endroit historique. De quel droit? Il n’en est pas digne. Par respect pour ceux et celles qui avaient franchi à jamais le seuil de la Porte du non-retour, pour l’honneur et la dignité de notre pays, je demande formellement que le nom de Monsieur Hervé Besancenot, ex-ambassadeur de France au Bénin, ne figure plus à cet endroit.
Olympe BHÊLY-QUENUM
[1] Nakíkóbǔ, en fongbé.
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