Mon Idéo Va, Court, Vole et Tombe sur…:
Paradoxe d’une Mobilité Sociopolitique
La désunion des Béninois du sud, la force de la haine de soi qui y sévit sont telles qu'il suffit qu'émerge d'un petit coteau, d'une broussaille perdue quelque part dans les zones clairsemées de l’Atacora ou du Borgou un quidam inconnu et mal luné pour s'imposer à eux comme président. Alors que la région dont ils ressortissent est de loin la plus peuplée, la plus dense, et dispose d'une grande longueur d'avance sociologique sur ces zones désertées d'où sortent avec une régularité et une constance pour le moins perverses les présidents qu'ils se donnent allègrement.
Eux-mêmes travaillant passionnément pour ruiner toute opportunité qu’un digne représentant sorti de leur sein devienne président de la république. Que gagnent-ils à ce jeu auto-négateur ? Allez savoir !
Ce renversement de la logique sociale et démographique qui a pris en otage la vie démocratique normale dans ce petit pays géographiquement et mentalement étriqué qu'on appelle Bénin pourrait se poser comme l'expression d'une mobilité sociopolitique, d'une négation de la logique ethnique et régionaliste, de l’encensement des valeurs républicaines d'égalité et de fraternité. Mais, nenni ! Car, à peine élu par ce jeu trouble d'achat de conscience, de trucage électoral, de manipulation de la haine de soi des sudistes, le président nordique s'en retourne à ses amours régionalistes sur fond de corruption avec quelques comparses et faire-valoir du sud qui lui tiennent la chandelle pendant qu'il œuvre à ruiner le destin collectif d'un pays pour le sort duquel il se sent à peine concerné ; à l'abri du bonheur des siens auquel il veille comme à la prunelle de ses yeux : sacré Bénin ! Ce qui devait être la traduction d'une mobilité socio-politique, l'expression du bon fonctionnement de la démocratie, la traduction de l'attachement aux valeurs républicaines finit en eau de boudin rance de la régression morale, politique, économique et intellectuelle. Pauvre Bénin, le pays de Bio Guerra et de Béhanzin est devenu l'ombre de lui-même : République en trompe-l’œil …
Éloi Goutchili
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