J’aimerais vivre assez longtemps pour voir de mes propres yeux le pétrole nigérian s’épuiser – ko si n’ti okpo ti oyitan (il n’y a rien d’abondant qui ne finisse, disent les Yoruba). Et voir comment cet ensemble hétérogène d’ethnies qui se dit nation, et qui, sans prendre le temps de rendre grâce au génie du colonisateur qui l’a ainsi agrégé, se gargarise d’être la nation nègre la plus grande (par le nombre tout au moins) – grandeur à laquelle sans état d’âme elle consent régulièrement à sacrifier des centaines de victimes de la haine d’une coexistence problématique à la limite de l’absurde ; j’aimerais, dis-je, vivre assez longtemps pour voir comment ces dizaines de millions de Noirs dont une minorité souvent urbaine accapare les ressources pétrolières et promeut une culture hédoniste fondée sur la paresse, la corruption, la facilité, le matérialisme et le culte de l’argent, j’aimerais, dis-je voir de mes yeux d’arugbo lucide, cet ensemble d’ethnies enfermé actuellement dans une existence à courte vue, sans chercher à jeter les bases d’une subsistance libre et durable, voir comment il va tourner en rond dans la nasse nationale sans la manne du pétrole qui aura été épuisée à la dernière goutte …
Amida Bashô
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Bonne interrogation!
Le moins qu'on puisse répondre est que si nous africains ne faisons pas face, nous retournerons bientôt en esclavage pur et dur sur les terres de nos aïeux si tant est que nous ayons jamais cessé de l'être depuis lors...Hier bêtes de somme cultivateurs de coton dans le nouveau monde, demain cultivateur de plantes à vocation de bio-carburants sous la férule des autres...
A bon entendeur...
Rédigé par : Thomas Coffi | 11 juin 2011 à 22:44