En dépit de ce que racontent de façon lyrique certains intellectuels bornés ou des politiques avides de mièvreries, en dehors des cercles très restreints de gens instruits ou idéologiquement éclairés--ce qui sociologiquement constitue une infime minorité en Afrique--le peuple réel dans sa densité massive n'entend goutte sinon très peu à la démocratie, tout au moins dans son acception occidentale. Dans son réalisme vital, le meilleur régime pour le peuple est avant tout celui du ventre. Et ventre affamé n'a point d'oreilles pour les idéologies qu'elles soient démocratiques, ou autres. Au contraire, son bas niveau d'instruction, volontiers manipulé par les politiques, incline le peuple au fatalisme de l'autoritarisme et du pouvoir personnel. Les valeurs transcendantes de liberté au sens intellectuel et poétique où elles sont maniées dans l'entendement culturel occidental ne valent pas la peine qu'on meurt pour elles. Dans leur état actuel de développement socioéconomique, telle est la perception concrète des peuples africains pour le moment. Les guerres qui sont endémiques et multiples en Afrique ne sont pas des guerres idéologiques ni axiologiques, mais des guerres tribales, territoriales et ethniques. La démocratie, dans sa définition occidentale, n'a rien de culturellement spontané ni universel. Elle est une construction et une volonté. La preuve, en dépit des similitudes apparentes découlant de son haut niveau socioéconomique, le Japon n'est pas une démocratie au sens orthodoxe du mot. Et pourtant, il ne s'en plaint guère et parvient même à faire illusion aux yeux du monde. Le niveau de développement socioéconomique suffisamment élevé est une des conditions nécessaires de l'intériorisation des exigences éthiques inhérentes à l'esprit démocratique. Mais ce niveau manque en Afrique. Et le sous-développement économique allant de pair avec le sous-développement intellectuel qui empêche la vulgarisation des valeurs et de l'éthique humanistes qui amènent tout un peuple à la capacité de dire non à l'arbitraire, à la capacité de comprendre les enjeux éthiques en politique, la capacité d'accorder autant de prix sinon plus aux principes éthiques et philosophiques qu'au bien-être matériel, on comprend aisément la douceur de la pente qui conduit à la résignation, au cynisme ou à la complicité passive des peuples à leur propre malheur. Ce cercle vicieux vaut aussi bien pour la prospérité du néocolonialisme en Afrique que pour la propension tyrannique et dictatoriale qui y caractérise la vie politique en général.
L'intelligence des salopards qui ont assassiné la démocratie au Bénin est d'avoir bien compris ces mécanismes et ses données qu'ils ont savamment conjugués avec leur imposture, leur irresponsabilité intrinsèque et leur immoralité abyssale.
Aminou Balogoun
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MERCI mon Frère Aminou Balogoun. Tu m'avais bien perçu. Dès lors, je montrerai à YAYI BONI THOMAS, qu'il y a UN REVERS AU MIROIR. Justement, qui n'est à la portée du premier venu.
MERCI A VOUS TOUS.
Ceci, n'est que le commencemnt:
https://sites.google.com/site/africaeveil/dada-gbehanzin-a-visage-decouvert
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philosis) | 06 avril 2011 à 22:55