Chers compatriotes, vous qui jubilez de dire que Yayi Boni a été élu président, si vous avez une once de jugeote, écoutez-moi ! Vous pouvez désirer pour une raison ou une autre que cet infâme personnage continue de présider aux destinées du Bénin. C'est votre droit. Et c'est aussi la continuité d'un fait accompli. En effet, ceux qui n'ont aucune conscience nationale ni aucun sens de la cohésion peuvent toujours abuser de leur position dominante et refuser leurs droits à ceux qui ne sont pas au pouvoir, et qui n’ont ni armée, ni police, ni média, ni ressources de l'État pour imposer leur volonté et faire entendre leur voix !
Vous pouvez espérer que Yayi Boni s’accroche et vous pouvez prendre officiellement vos vessies pour des lanternes. Telle n'est pas, de notre point de vue, la pomme de discorde éthique et logique. En tant qu'être de raison et de conscience, nous avons pris sur nous de reculer les frontières de nos exigences. Oui Yayi Boni est ce que vous dites et nous vous le concédons volontiers ! Il est ce que la Grande Compagnie Théâtrale qu'il dirige en a fait : le chef de l'État ; jusque-là, nous avons suffisamment de ressources pour être en paix avec vous et avec notre conscience.
Mais de grâce ne vous aventurez pas à dire que Yayi Boni est un démocrate ; ne vous aventurez pas à dire que cet homme sans âme a été élu démocratiquement ; ne vous aventurez pas à dire que le Bénin continue d'être une démocratie. Vous avez tiré le vin du pouvoir, buvez-le ! mais ne dites pas qu'il est le vin sorti goutte-à-goutte du cœur du palmier ; selon les lois immémoriales de son libre écoulement. Avec courage et honnêteté vous devez dire plutôt que vous avez brutalisé l’arbre, vous l'avez pressuré et brisé pour y extraire la substance qu'il gardait jalousement en son sein et qu'il n'offre qu'à ceux qui le méritent en raison de leur sagesse et de leur respect sacré de la Vérité. Car, voyez-vous, il n'y a pas une seule façon d'arriver au pouvoir ou de le conserver. Pourquoi vous formaliseriez-vous alors, et pourquoi vous mettriez-vous en peine de vous réclamer de la démocratie alors que vous savez pertinemment que vous en êtes l'assassin et que personne ne vous conteste la suprématie du statu quo dont vous jouissez avec superbe et cynisme ! Pourquoi cette imposture ? Pourquoi imposer les mœurs de votre Compagnie Théâtrale à tout un peuple ?
Non, chers compatriotes, usez de votre position dominante, usez des retombées politiques de votre sinistre représentation théâtrale ! Dites partout urbi et orbi que M. Yayi Boni est le président du Bénin ; mais de grâce, ne dites pas qu’il est élu par le peuple, n’ ajoutez pas le mot « démocratique. » Bannissez ce mot de votre vocabulaire et de tout ce qui concerne le Bénin désormais. C'est la seule condition de la paix entre vous et nous. La revendication indue de la reconnaissance démocratique – et non la confiscation autoritaire et théâtrale du pouvoir – telle est notre casus belli. La ligne jaune que vous ne devez pas franchir ; telle est la limite infrangible de notre exigence éthique et logique !
Adama Boubacar
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A quoi servirait à l'homme d'amasser tout l'Univers s'il arrivait à perdre son âme?
Un linceul, n'a pas de poche.
Tu viens NU, tu repartiras nu.
Bonne journée
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philosis) | 04 avril 2011 à 10:14