DECLARATION AU POINT DE PRESSE DU 21 MARS 2011
Mesdames et messieurs les Journalistes
Travailleurs de toutes catégories,
Chers camarades,
Chers concitoyens,
DOSSOU Robert au nom de la Cour Constitutionnelle comme il fallait s’y attendre, à la suite de GNONLONFOUN Joseph, Président de la CENA, vient de donner, au petit matin de ce jour 21 Mars, les résultats « provisoires » des élections présidentielles du 13 Mars 2011. Et sans surprise, il donne YAYI Boni gagnant au premier tour avec plus de 53% du suffrage. Ce matin, un silence de mort plane sur les maisons, les rues et les villages de notre chère patrie.
Dans une déclaration, intitulée « A propos des résultats des élections présidentielles annoncés par le Président de la CENA » en date du 19 mars, le Parti Communiste du Bénin écrit : « On annonçait un hold-up électoral de la part de Boni YAYI. Ce hold-up a eu lieu avec un scrutin frauduleux sans liste électorale fixée, sans liste des bureaux de vote. Ce hold-up a été conclu par un coup d’Etat électoral en règle. Les prérogatives de la CENA ont été confisquées par Joseph GNONLONFOUN, son Président qui, sans plénière et contre la volonté des membres, (refugié une première fois dans son bureau et une seconde fois dans sa maison) a publié la « synthèse des résultats ». Boni YAYI est proclamé élu au 1er tour avec plus de 53% des voix…
Ce qui restait encore des conquêtes démocratiques sauvegardées malgré les péripéties depuis près de 20 ans vient de recevoir un coup. Un voile noir enveloppe notre pays. Dès l’annonce des résultats, les rues se sont vidées ainsi que les bars-restaurants. Les lumières se sont éteintes dans les maisons. Le peuple est comme frappé de stupeur face à l’entêtement criminel de Boni YAYI à passer en force et contre toute logique. La fierté du peuple est piétinée. La dignité du pays jetée à terre. On a honte d’être béninois. Surtout lorsque l’on va jusqu’à nous faire dicter le comportement à suivre par le Président d’un pays frère et voisin qui, face à l’imposture programmée, vous demande de la « boucler. »
A propos de cette visite du Président du Nigeria et des propos insultants tenus par lui, je tiens à dire que Boni YAYI, en se taisant, voire en acquiesçant de la tête, a trahi son serment de défendre la dignité et la souveraineté de notre patrie. Il ne mérite pas de continuer de nous diriger.
Depuis le samedi, nos analyses se sont renforcées par les faits rapportés par ci par-là. Je parle ainsi des révélations faites par cinq membres dissidents de la CENA et qui précisent le contour du coup d’Etat électoral opéré par GNONLONFOUN Joseph. Je veux parler de l’information donnée par GNONLONFOUN Joseph selon laquelle il venait de disperser la CENA après avoir transmis les résultats qu’il a annoncés « après dépouillement de 86 % environ des bulletins de vote à la Cour Constitutionnelle ». Dans cette prestation pour le moins piteuse, GNONLONFOUN Joseph donne, (pour la première fois) un taux de participation de 88,81%. Alors, un taux de participation par rapport à quel effectif d’inscrits connus d’avance ? Dans la division des tâches, GNONLONFOUN Joseph a ainsi joué sa partition et peut se dire « mission accomplie ». Il laisse la place à la Cour de DOSSOU Robert pour parachever l’œuvre pour le camp YAYI. Ce fut chose faite aussitôt et dans la nuit profonde du dimanche à ce jour, Robert DOSSOU a achevé l’œuvre retenue d’accord parties. Robert DOSSOU.dit que la proclamation est provisoire et ne sera définitive qu’après la décision sur les contestations éventuelles des candidats à l’élection du 13 mars 2011.
Mais, la Cour de Robert DOSSOU nous montre dans la décision proclamant les résultats provisoires, le sort réservé aux contestations éventuelles à venir. Ainsi, traitant des recours de membres de la CEC OUESSE relatives aux fraudes constatées par eux et par huissier, il dit ce qui suit : « Considérant que les requérants produisent à l’appui de leurs allégations les feuilles de dépouillement des votes…par exploit d’huissier… ; que les faits relatés dans la lettre de dénonciation n’ont pas été constatés par l’huissier instrumentaire lui-même et ne sauraient donc être considérés comme une preuve suffisante de fraude électorale ; qu’en conséquence leur requête doit être rejetée ». Alors, pour qu’une preuve de fraude puisse être acceptée par le Seigneur DOSSOU, il faut que le requérant ait pu disposer en permanence d’huissier qui attrape lui-même le fraudeur au moment de la commission de la fraude. Il n’y a que 28 huissiers au Bénin. Autant dire que les fraudeurs ne seront jamais attrapés au pays de Robert DOSSOU et les recours sont inutiles et illusoires car d’avance rejetés..
Un grand défi vient d’être lancé à notre peuple par YAYI Boni, ses alliés et ses parrains de l’Union Européenne et du PNUD.
Face à cette situation que faire ? Mon Parti, le PCB dans sa déclaration ci-dessus mentionnée en date du 19 mars a appelé tout le peuple béninois à la résistance. « Le Parti Communiste du Bénin appelle toutes les forces politiques, sociales, économiques, religieuses, militaires attachées à la démocratie, à la dignité du pays et à la paix véritable à s’opposer au hold-up et au coup d’Etat électoral de Boni YAYI et de Joseph GNONLONFOUN... Les descendants de Bio GUERRA, GBEHANZIN, KABA, Saka YERIMA, TOFFA ne peuvent accepter de courber l’échine devant l’imposture. Il faut résister ! Il faut dire NON ! Il faut rejeter ces élections comme nulles et non avenues et créer les conditions d’une autre gouvernance dans le pays ».
J’ai suivi la déclaration de Adrien HOUNGBEDJI notamment lorsqu’il dit « Notre peuple ne renoncera pas à ce qu’il a conquis au prix de luttes héroïques, pour tomber dans la servitude de trafiquants d’élections et d’un despote... YAYI Boni pense assassiner la démocratie dans notre pays… YAYI Boni s’est trompé »
J’ai suivi la déclaration du Coordonnateur de l’Union fait la Nation, Antoine Kolawolé IDJI qui « rejette catégoriquement » les résultats du camp YAYI annoncés par GNONLONFON Joseph. J’ai enfin suivi la déclaration de la Coalition ABT qui exige l’annulation pure et simple du scrutin du 13 Mars 2011. J’ai suivi les déclarations de Christian Enoch LAGNIDE qui se dit profondément déçu des comportements de ses aînés et appelant le peuple à une révolte positive.
J’ai suivi depuis lors ces différentes prises de positions qui vont dans le même sens et je m’en félicite. Je leur dis même bravo !
Mais, on ne peut pas taire leurs hésitations, leur volte-face à donner le vertige au peuple et à le désorienter, leur irrésolution ajoutée à la souillure par les billets de banque qui ont conduit le peuple dans le doute, le désarroi et l’apathie. Qu’ils comptaient peut-être sur leur tour de passe-passe, mais ils doivent reconnaître aujourd’hui qu’au hitparade de la fraude, Boni YAYI est champion. A chaque étape de la fraude, on sentait la jeunesse révoltée même aux bases des partis haut-bourgeois. Mais à chaque fois, les Chefs montaient au créneau pour dire « restez calmes et sereins par amour de la patrie » ; comme si le patriotisme était la couardise, l’acceptation de l’inacceptable, la peur du sacrifice. NON ! Il faut oser dire à notre jeunesse, il faut résister.
Oui, il faut résister contre l’imposture et la tyrannie ; il faut rejeter le pouvoir illégitime et illégal qui veut se maintenir par la fraude massive et la force. Dans la défense de ces valeurs cardinales de l’individu et des peuples que sont la dignité, la liberté, la fierté, le patriotisme, aucun sacrifice n’est trop grand.
Et pour aller de l’avant, il faut rejeter les flottements, les hésitations, les tergiversations, les compromissions dictés par des intérêts égoïstes. Il faut rejeter les calomnies contre les communistes et reconnaître humblement dans les faits, avec les masses, que pour venir à bout d’un pouvoir arrogant et fraudeur comme celui de Boni YAYI, il n’y a rien de tel que la détermination et la rigueur des combattants révolutionnaires. Je voudrais enfin dire que pour aller de l’avant, il faut combattre et rejeter la propagande contre l’esprit de sacrifice, mais au contraire glorifier et promouvoir l’esprit de sacrifice et ce à travers les anciens et actuels combattants qui se sacrifient. Il faut rejeter les discours hypocrites sur la paix et la légalité.
Je dis et redis qu’aucune Constitution, aucune Loi, aucun Destin n’oblige les travailleurs et les peuples à subir un Président illégitime et illégal.
En ces moments graves de notre histoire, où le destin de tout un peuple peut basculer dans l’abîme, j’appelle toutes les forces politiques, sociales, économiques, religieuses, militaires attachées à la démocratie, à la dignité du pays et à la paix et au développement réel de notre pays à s’unir dans le combat pour sauver la patrie mise en danger par le fait d’un pouvoir aussi entêté dans le crime que celui de YAYI Boni. J’appelle en particulier les dirigeants des partis politiques de l’Opposition (UN et ABT, et les autres candidats à ces élections présidentielles), à organiser par tous les moyens la résistance.
Je dis en particulier aux Responsables de Confédérations et fédérations syndicales des travailleurs, aux Responsables d’Organisations des jeunes, d’élèves et d’étudiants, des femmes, des paysans, de défense des droits humains : depuis plus de six mois, avant et pendant les élections, vous avez opposé une résistance héroïque au dictateur Boni YAYI. C’était bien, mais cela n’a pas été suffisant pour le défaire. Il faut plus, encore plus d’héroïsme et de détermination. L’héroïsme de l’homme qui chaque jour se lève, malgré les coups, les calomnies et les mensonges, les échecs temporaires et qui dit : je vais gagner. C’est pourquoi, je vous appelle, ainsi que tous ceux qui se reconnaîtront dans vos combats à poursuivre les luttes jusqu’à la formation à terme d’un Gouvernement de Salut National de Transition pour l’organisation d’élections crédibles et transparentes au Bénin, gage de l’expression de la souveraineté du peuple et le départ véritable pour notre développement. Citoyen béninois, ne courbe pas la tête ! Lève le front haut.
D’ores et déjà, je lance un appel à la désobéissance civile.
Au même titre que De Gaulle dans son Message du 18 Juin 1940 après l’occupation de la France par les forces nazies déclare : « La France a perdu une bataille, mais pas la guerre » ; au même titre qu’un de nos Rois déclare « Le Dahomey a trébuché mais n’est pas tombé », je dis au peuple, béninois « Le peuple du Bénin a trébuché, mais n’est pas tombé ».
Alors Enfants du Bénin debout !
Vive la Révolution !
Philippe NOUDJENOUME
Premier Secrétaire du PCB
Candidat aux élections présidentielles 2011.
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MAINTENANT, VOUS POUVEZ Y ALLER, FRANCO!
Agbé Blou do Kinto
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA (Philoss) | 24 mars 2011 à 19:36
Je répète Haut et fort: Lève-toi peuple du bénin, unis-toi pour barrer la voie à la démocratie bannière. Assez ! Assez!
Rédigé par : Komof Soyou HOUNDJI | 23 mars 2011 à 09:30